vendredi 12 avril 2019

Processus de Kimberley et initiatives visant à durabiliser les filières d’approvisionnement de diamants

Etabli en 2003 pour lutter contre la mise sur le marché des «diamants de la guerre», le système de certification du Processus de Kimberley (SCPK) a permis de réduire la présence de ces diamants dans les canaux de distribution de l’industrie.

Toutefois l’initiative fait face à deux grosses limitations.
  • La définition très étroite concernée par la certification : “des diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer leurs activités militaires, en particulier des tentatives visant à ébranler ou renverser des gouvernements légitime…” Le travail des enfants, les mauvaises conditions de travail, l’exploitation des travailleurs, les déplacements de populations ne sont pas concernés par le processus de Kimberley.  
    Les ‘exactions’ des armées officielles ne sont pas non plus prises en compte. Global Witness, une ONG s'est retirée du PK il y a plusieurs années après que ce dernier ait autorisé les exportations de deux sociétés opérant dans les champs de diamants de Marange au Zimbabwe. L'armée zimbabwéenne avait pris le contrôle de la zone en 2008 et y aurait tué environ 200 mineurs.
    De nombreux pays et le World Diamond Council sont ouverts à une définition plus large, mais la décision ne semble pas pour demain puisqu’elle requiert un consensus des 54 membres représentant 80 pays (L’UE compte pour un membre).

  • La traçabilité. Les certificats ne s’appliquent pas aux pierres individuelles, mais à un ensemble de diamants bruts, ensuite taillés et envoyés de par le monde, ce qui offre la possibilité de dissimuler des « diamants de la guerre » dans un lot de diamants certifiés. Des entreprises comme De Beers veulent aller beaucoup plus loin et améliorer la traçabilité verticale en utilisant la technologie des blockchains.

Au vu de ces limitations, Impact se retirait elle aussi du Processus de Kimberley en décembre 2017, car pour l’ONG « the process provided a false assurance to consumers and did not ensure a ‘clean, conflict-free and legal diamond supply chain ».
Le Processus de Kimberley n’apparaît pas, seul, comme un cadre suffisant d’intervention de la coopération au développement. Mais un programme centré sur l’amélioration des conditions de travail, sur le respect des droits humains dans un pays donné pourrait s’avérer très utile pour renforcer ce Processus.


Organisations intéressantes dans le cadre de la définition d’un programme de développement dans le secteur du diamant

  • The Responsible Jewellery Council est un organisme de normalisation et de certification sans but lucratif comptant plus de 1 000 sociétés membres qui couvrent la chaîne d'approvisionnement de bijoux, de la mine à la vente au détail. Le RJC est membre de l’ISEAL Alliance, une coupole internationale regroupant les systèmes de certification les plus crédibles.
  • The Diamond Development Initiative qui veut faire de l’exploitation minière artisanale un moteur de développement durable. The Antwerp World Diamond Centre est partenaire de DDI depuis plusieurs années. DDI a développé les Maendeleo Diamond Standards En Belgique, en 2017, des membres de Cap Source ont lancé le « My fair diamond », en partenariat avec l’Antwerp Wold Diamond Centre, en se basant sur les standards Maendeleo Diamond.

Samuel Poos

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire