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dimanche 21 novembre 2021

Le commerce équitable, un outil majeur pour la transition écologique solidaire

Covid-19, changements climatiques, explosion des inégalités, destruction de la biodiversité… les crises qui se multiplient nous obligent à repenser nos échanges et à accélérer la transition écologique et solidaire dont nos sociétés ont besoin. Le commerce équitable a toutes les cartes en main pour y contribuer.

Les changements climatiques et la crise sanitaire actuelle nous rappellent que la manière dont nous avons organisé la globalisation marchande, avec des chaînes de valeur internationales à flux tendus nous rend extrêmement fragiles, vulnérables et exerce une pression majeure sur les écosystèmes. Sans parler des  impacts sociaux externes, tel que les inégalités croissantes.

Nos échanges doivent donc être repensés. Il est urgent de relocaliser une partie de l’activité économique dans des secteurs essentiels comme la santé et l’alimentation pour augmenter notre autonomie et notre résilience.
La crise du Covid-19 a mis à nu notre perte de souveraineté sanitaire avec notre incapacité à nous procurer des masques, des tests, et certains médicaments. Le risque est aussi présent au niveau de notre alimentation. Il est nécessaire de déspécialiser les territoires et de redéfinir une nouvelle souveraineté alimentaire, en décidant collectivement de la façon dont on veut produire nos aliments et les commercialiser[1].
Que les circuits courts soient passés à la vitesse supérieure durant la crise du coronavirus est à cet égard une excellente nouvelle. Ils approchent de la taille critique permettant un maillage économique entre producteurs, distributeurs et consommateurs, entre autres au sein des ceintures alimentaires entourant les villes.  Il est toutefois tout aussi important de rendre durables et équitables les chaînes d’approvisionnement de denrées dites non remplaçables, qui ne peuvent être produites chez nous, comme le café, le cacao ou les bananes.

En fait, ces bouleversements sont l’occasion de réaliser la transition dont nos sociétés ont besoin : écologique, solidaire. Et le commerce équitable a toutes les cartes en main pour être un acteur majeur d’une consommation plus responsable, d’une économie qui réduit les inégalités plutôt que de les accroître et de modes de production bio, agroécologiques, insérés dans une économie circulaire.

Des entreprises sociales

Des entreprises d’un type particulier, les entreprises sociales ou solidaires, sont au cœur du commerce équitable. La majorité d’entre elles sont des coopératives détenues et gérées par des producteurs, des artisans, ou des entreprises dont les statuts font primer une finalité sociale et/ou environnementale sur la maximisation du profit.

Le fait d’être libéré de la nécessité de dégager d’importants profits pour les actionnaires offre plus de latitude à ces entreprises pour :

  • Mieux rémunérer les producteurs, les artisans,  sans changer constamment de fournisseur pour réduire les coûts et maximiser les marges. Cela permet de mieux partager la valeur et du pouvoir au sein des chaînes et de lutter contre les inégalités.
  • Investir dans l’entreprise en développant de nouveaux produits, de nouvelles méthodes de production, en ciblant de nouveaux marchés.
  • Développer des modes de fonctionnement, de production visant à minimiser l’impact sur l’environnement et à promouvoir une économie circulaire, des pratiques agroécologiques, au contraire des entreprises créées pour maximiser les profits dont les investissements dans la durabilité ne sont justifiés que s’ils augmentent les rendements.
  • Aller là où d’autres entreprises ne vont pas, dans des régions reculées, plus difficiles d’accès (en raison notamment d’un manque d’infrastructures ou parce qu’elles sont en conflits) et/ou en s’adressant à des communautés marginalisées. Ces entreprises sont alors pleinement des moteurs de progrès social.[2]
Un système commercial au service de la transition écologique solidaire

Dans la pratique, le commerce équitable vient appuyer ces entreprises de l’économie sociale et solidaire, en particulier via le paiement d’un prix rémunérateur couvrant les coûts de production (y compris une partie des coûts sociaux et environnementaux qui sont généralement externalisés) et d’une prime de développement. Le préfinancement des commandes, chaque fois que nécessaire, ainsi qu’un engagement commercial dans la durée favorisent de leurs côtés une meilleure répartition des risques entre les maillons de la chaine de valeur, et permettent aux producteurs de mieux planifier leur développement. Le tout étant couplé à une traçabilité des produits, indispensable pour rendre la démarche crédible notamment auprès des consommateurs (c’est entre autres le rôle des labels).   

Le commerce équitable se relocalise

Le commerce équitable est un mouvement constamment en recherche de cohérence, aux dynamiques multiples. L’une d’elles est majeure. Longtemps cantonné à des échanges commerciaux solidaires Sud-Nord, le commerce équitable  s’est ouvert aux échanges locaux.  Dans les pays du Sud tout d’abord comme au Mexique, en Inde, en Afrique du Sud, au Kenya, ou en Equateur, le Brésil allant jusqu’à promulguer une loi dans ce sens. Dans les pays européens ensuite, pour obtenir un modèle agricole durable, favorisant le tissu social. Plusieurs initiatives se sont développées en Belgique : le label Prix juste producteur, le lait Fairebel ou le label Biogarantie Belgium qui intègre certains critères de commerce équitable. Des acteurs plus historiques de commerce équitable comme Miel Maya, Oxfam, Ethiquable… ont eux aussi intégrés certains acteurs, certains produits locaux.[3]

Agriculture paysanne, bio et agroécologie

En se relocalisant, un certain type de commerce équitable crée des ponts entre agricultures paysannes au Nord et au Sud, pour une plus grande souveraineté alimentaire de part et d’autre. L’agriculture paysanne est avant tout une agriculture familiale, dont les exploitations sont gérées en  famille et, selon la FAO, ces agriculteurs familiaux sont les gardiens d’un savoir-faire parfaitement adapté aux écologies locales et aux capacités de la terre.[4]

Lorsqu’ils adoptent les techniques agroécologiques, les paysans, étymologiquement « les gens du pays », créent des écosystèmes agricoles diversifiés, avec de nombreuses cultures associées qu’elles soient maraîchères ou de rentes. Des arbres d’ombrages sont utilisés sur la strate la plus élevée, des arbres moyens comme le café sur une strate intermédiaire et par exemple des cultures vivrières au niveau du sol.  Ces agroécosystèmes diversifiés font « un usage intensif des ressources naturelles renouvelables ou pléthoriques (l’énergie solaire pour la photosynthèse, le carbone du gaz carbonique de l’atmosphère pour la confection des sucres et des lipides, l’azote de l’air pour la fabrication des protéines, etc.). »[5] L’agroécologie met par ailleurs l’accent sur une fertilisation naturelle en utilisant notamment les fumures animales, la pratique du compostage, en lieu et place d’intrants chimiques comme les engrais azotés de synthèse, très émetteurs de protoxydes d’azote et coûteux en énergie fossile.

L’agroécologie est particulièrement adaptée aux petits producteurs qui peuvent maximiser le nombre de cultures sur une petite surface. Elle crée aussi des systèmes agricoles plus résilients face aux dérèglements climatiques, au contraire de l’agriculture industrielle qui a trop simplifié et fragilisé les écosystèmes.  

La combinaison de l’agriculture paysanne et de l’agroécologie constitue un « modèle agricole répondant aux défis du 21e siècle en termes sociaux et environnementaux[6], en créant de vraies relations entre les territoires et leurs habitants.  Pour l’ingénieur agronome Mathieu Cassez : « Le modèle industriel est certes ‘contemporain’, mais il n’est pas pour autant ‘moderne’ au sens où il répondrait aux besoins présents et à venir » [7]

Commerce équitable et économie circulaire

L’agroécologie est une forme d’économie circulaire, mais il y en a d’autres, de plus en plus adoptés par le mouvement du commerce équitable, tel l’upcycling ou surcyclage, qui consiste à donner une nouvelle vie plus haut de gamme à un objet, à un matériau.

C’est le cas chez Prokritree au Bangladesh qui collecte et recycle des saris, du papier et du coton usagé provenant d’usines de mode pour confectionner des sacs et des paniers de haute qualité issus du commerce équitable. Ou encore pour Chako en Tanzanie qui utilise les déchets des hôtels, des centres de villégiature et des opérateurs touristiques de Zanzibar pour créer des luminaires et autres produits de décoration intérieure.[8]

Le pouvoir des achats des consommateurs

Grâce à ces prix plus rémunérateurs, aux primes de développement, à ses partenariats avec des entreprises sociales et solidaires dont les membres pratiquent de plus en plus une économie circulaire, agroécologique, le commerce équitable s’inscrit dans un futur désirable et souhaitable.

En achetant des produits équitables, nous avons donc le pouvoir de changer les conditions de vie de producteurs, d’artisans et de travailleurs à l’autre bout de la planète, mais aussi chez nous. En remplissant notre sac de courses, nous pouvons agir, faire des choix et envoyer un message clair, signifier activement notre volonté aux enseignes, aux marques, aux entreprises : refuser d’être complices de formes d’échanges dégradantes pour l’homme et les écosystèmes.

Samuel Poos
 

L'article "Le commerce équitable, un outil majeur pour la transition écologique solidaire" est d'abord paru sur le site du Trade for Development Centre d'Enabel

lundi 16 mai 2016

Les changements climatiques menacent notre petite tasse de ‘réconfort’


L’avenir de plusieurs produits de base en provenance du Sud est menacé. Et notre tasse de café fumant tant aimée figure parmi ceux-ci. Des simulations visant à évaluer les effets du réchauffement climatique sur la production de café ont en effet livré des résultats alarmants.

Lire la suite de l'article de Raf Van Den Bruel

vendredi 1 janvier 2016

Commerce équitable et changement climatique

Alors que le changement climatique est avéré se pose plus que jamais la question des conséquences des consommations sur l’environnement. À ce titre le commerce équitable a un rôle à jouer.

Une vidéo de Conso Mag.

vendredi 4 décembre 2015

Premier café Fairtrade neutre pour le climat par Beyers et Java

Les institutions européennes et 158 entreprises belges sont les premières à montrer que la consommation de café permet d'agir concrètement sur la réduction des rejets de CO2.

Bruxelles, 1er décembre 2015 - Avec Fairtrade Belgium, CO2logic et Gold Standard, Beyers Koffie et The JAVA Coffee Company lancent le premier café neutre pour le climat. Cette vertu est obtenue en réduisant au maximum les rejets de CO2, puis en les compensant par des crédits carbones générés et financés selon des critères Fairtrade dans les pays du Sud. Les chevilles ouvrières de ce projet montrent dès lors que les consommateurs et les entreprises, par des actions locales de petite ampleur, peuvent contribuer concrètement à la réduction de CO2 chez nous et dans le sud.
Le premier café Fairtrade neutre pour le climat, réponse aux défis environnementaux concrets, est devenu réalité en Belgique. Grâce à The JAVA Coffee Company, 580 000 tasses de café équitable et pauvre en carbone seront consommées chaque année par les fonctionnaires des institutions Européennes. Dès janvier prochain, Compass, distributeur de The JAVA Coffee Company à la Commission Européenne, ne servira en effet que du café Fairtrade neutre pour le climat. Beyers Koffie pousse plus de 150 entreprises et institutions à montrer l'exemple en matière de durabilité. Le grand public est également concerné par la vente de ce café dans les magasins Makro.
"Fairtrade respecte évidemment toujours une culture écologique, mais nous voulions faire beaucoup plus. Outre un café d'excellente qualité, respectueux de l'environnement et des agriculteurs, nous voulions aussi qu'il n'ait pas d'impact sur le climat. Si tous les buveurs de café en Belgique n'achetaient que du café Fairtrade neutre pour le climat, cela permettrait d'économiser 117 000 t de CO2 par an, soit l'équivalent de 100.000 allers-retours en avion jusque New York", explique Lily Deforce, directrice Fairtrade Belgium, au nom de tous les partenaires. "La seconde grande nouveauté, c'est le fait que les crédits carbone, qui réduisent à zéro l'impact de la production de café sur le climat, sont générés et payés selon les critères de Fairtrade dans les pays du Sud. Ils sont donc le plus récent produit Fairtrade."
Un chemin Fairtrade vers l'équilibre climatique
Pour atteindre un processus de production à la fois 100 % équitable et neutre en CO2, un audit indépendant a été mené sur toute la filière de production du café. Il a révélé toutes les phases où la réduction de l'empreinte écologique était possible. Les deux torréfacteurs concernés s'engagent à diminuer tant que possible leurs processus polluants.
"Nous avons installé un brûleur Jupiter sophistiqué, qui réduit les émissions de gaz. Nous nous fournissons exclusivement en électricité renouvelable et appliquons des mesures pour économiser l'énergie, comme un éclairage LED et des chargements plus efficients par palettes. Nous sensibilisons notre personnel à un emploi raisonné de l'énergie", explique Nathalie Vanderkindere, Product Manager Sustainability de Beyers Koffie.
Pour autant, la production, la transformation, le transport et la torréfaction des fèves de café sont impossibles sans énergie. Malgré les efforts considérables de tous les maillons de la chaîne pour diminuer tant que possible l'impact sur le climat, du CO2 sera inévitablement rejeté dans l'air. C'est là qu'intervient la compensation à l'aide de crédits carbone Fairtrade, fruits de la collaboration entre Fairtrade et Gold Standard. Antoine Geerinck (CO2logic) explique : "Les changements climatiques sont surtout perceptibles dans l'hémisphère sud. Les programmes climatiques sont la clé de voûte dans la lutte contre ce changement. Les agriculteurs sont prêts à s'engager, mais l'accès au marché des crédits climatiques n'est pas aisé. Avec ce nouveau standard climatique Fairtrade, toute la société est impliquée, les agriculteurs choisissent eux-mêmes les projets qui leur semblent les plus intéressants et perçoivent un salaire correct pour les crédits carbone qu'ils génèrent. Nous avons trouvé important que Fairtrade incorpore cet aspect à son plan de bataille. De la sorte, les effets climatiques sur l'ensemble de la chaîne sont neutralisés."

mercredi 11 novembre 2015

Les petits producteurs agricoles du commerce équitable se mobilisent dans la lutte contre le réchauffement climatique

 Source : place-publique.fr 

"Le réchauffement climatique global affecte particulièrement les régions les plus pauvres, et ce sont les petits producteurs agricoles du Sud qui en ressentent de plus en plus les effets : hausse des températures, hausse de la pluviométrie, des inondations et des sécheresses plus nombreuses..."

Lire l'article de Place Publique