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lundi 3 décembre 2012

Commerce équitable : des initiatives israélo-palestiniennes pour la paix

Les tensions entre Israël et Palestine ont atteint récemment un nouveau paroxysme. La logique de la guerre l’a encore une fois emporté. Pourtant, au quotidien, des Palestiniens et des Israéliens travaillent ensemble au rapprochement des deux peuples dans le cadre de projets de commerce équitable. C’est l’occasion de mettre leur travail en valeur.

Lire l'article du Trade for Development Centre

lundi 1 octobre 2012

Newsletter du Trade for Development Centre : le commerce équitable en zones de conflit

Le commerce équitable en zones de conflit

Dans cette publication (2ème édition), le Trade for Development Centre défend l’idée que le soutien au commerce équitable doit être intégré à la boîte à outils qu’utilisent les organisations internationales et les États pour favoriser la pacification, la normalisation, le rapprochement des communautés et la reconstruction des régions ou pays frappés par la guerre. Pour vous en convaincre, nous présentons de nombreux exemples d’initiatives et de projets mis en oeuvre dans des régions en guerre ou en reconstruction.



Le commerce équitable dans les pays du Printemps arabe

S’il est un modèle qui peut répondre en partie à la demande d’émancipation économique et sociale issue des révoltes du printemps 2011, c’est bien le commerce équitable. Il associe dynamique entrepreneuriale, responsabilisation des acteurs locaux et perspectives de développement, tout en ouvrant de larges espaces pour l’expression démocratique participative.
Foyers de contestation, facteurs d’inspiration, éléments stabilisateurs, refuges pour les plus exposés… en attendant de savoir quelle place leur réserve l’avenir, partons à la rencontre des organisations équitables dans les pays du Printemps arabe.



SOPACDI : dépasser la violence en RDC

Tensions ethniques, infrastructures défaillantes, matériel archaïque... les petits producteurs de la région du Sud-Kivu rencontrent d’énormes problèmes pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs communautés. Dans ce contexte difficile, la SOPACDI, une coopérative caféicole s’est pourtant engagée dans une dynamique de développement économique et social. Le Trade for Development Centre la soutient, en finançant un grand projet de renouvellement des plants de café, de renforcement et de développement de la force commerciale de l’organisation.
Dans le cadre de la Semaine du commerce équitable, Oxfam-Magasins du monde organise des dégustations de café et des rencontres avec le responsable de la coopérative.
Présentation de la coopérative et du projet soutenu par le TDC : Sopacdi
Une dose d'espoir pour la paix au Kivu (Oxfam-Magasins du monde)

Autres initiatives de commerce équitable en zones de conflit

Territoires palestiniens - Israël : l'huile de la paix

Café Timor

Commerce équitable en Colombie : «Faites du café, pas la guerre»

Sindyanna of Galilee

Commerce équitable et zones de conflit : le divin chocolat de Sierra Leone

Jusqu’à la guerre civile de 1991, l’histoire du pays est indissociable de l’exploitation de ses prodigieuses mines de diamants qui ont souvent détourné les élites politiques et économiques des réformes structurelles nécessaires pour instaurer la démocratie.

De 1991 à 2002, la guerre civile ensanglante le pays, provoquant dans son sillage certaines des pires atrocités de l’histoire contemporaine. Cette guerre, qui avait pour principal but le contrôle des zones diamantifères, a causé la mort de près de 200 000 personnes et le déplacement de plus de deux millions de personnes (soit le tiers de la population de l’époque). De très nombreuses mutilations eurent également lieu, ainsi que l’emploi massif d’enfants soldats.

Le pays est actuellement en paix. Les différentes mesures prises par l’ONU sont progressivement réduites, voire supprimées, comme la levée de l’embargo sur l’exportation des diamants du sang. Cependant, pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les mines dans des conditions très dangereuses. La propagation du Sida y est également très importante, 16 000 enfants de moins de 15 ans étant séropositifs.

En 2000, l’Indicateur de Développement Humain (IDH) était de 0,275 pour la Sierra Leone, le pays le moins développé du monde1. Depuis, des progrès remarquables ont été accomplis mais le niveau de développement reste faible et la Sierra Leone occupe en 2011 la 180ème place (sur 187) du classement établi par le Programme des Nations-unies pour le Développement.

LE DIVIN CHOCOLAT DE SIERRA LEONE

Dans le monde des communautés de producteurs du commerce équitable ou durable, Divine Chocolate fait figure à la fois de pionnier et d'exemple.

En 1998, la coopérative ghanéenne de production de cacao Kuapa Kokoo s'engage en effet dans une démarche commerciale intégrée en créant au Royaume-Uni l’enseigne commerciale Day Chocolate et sa propre marque de chocolat Divine Chocolate2 distribuée en direct sur le marché anglais. Cette maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur du produit, de la production à la distribution, constituait un progrès majeur et une chance énorme pour les producteurs de cacao ghanéens de Kuapa Kokoo3.

Au début de l'année 2010, Divine Chocolate annonce fièrement qu'après des années de travail avec les producteurs de Sierra Leone soutenus par Kuapa Kokoo et l'organisation Twin, un premier conteneur de cacao certifié Fair Trade produit par la coopérative Kpeya Agricultural Enterprise (KAE) est intégré dans les recettes de la marque.

LA COOPÉRATIVE KPEYA AGRICULTURAL ENTERPRISE

Basé à Kenema, à près de 300 kilomètres de la capitale Freetown, Kpeya Agricultural Enterprise compte plus de 1200 membres organisés en 50 comités de village. Créée en 1996, pendant la guerre civile, cette coopérative a survécu tant bien que mal aux violences et aux exactions. Sa croissance est due en grande partie au travail d'un homme, Ibrahim Moseray, cultivateur de cacao de son état et directeur général de l'organisation, qui a réussi à convaincre les autres producteurs des avantages de faire partie d'une coopérative soucieuse du bien-être de ses membres.


Avec l'aide de TWIN, l'organisation d'appui au commerce équitable (partenaire de CaféDirect et de Divine Chocolate), de la FAO et de l'agence allemande Agro Action, KAE a non seulement appris aux producteurs à cultiver et commercialiser un cacao de meilleure qualité mais aussi à s'organiser sur la base de structures démocratiques multiethniques.
Les défis à relever pour développer une coopérative naissante sont beaucoup plus importants en Sierra Leone qu'ils ne l'étaient au Ghana lors de la création de Kuapa Kokoo. Le marché s'est libéralisé, la concurrence s'est accrue et, surtout, les producteurs dépendaient auparavant des opérateurs qui achetaient leur cacao avant qu'il ne soit récolté (pendant "la saison de la faim") pour imposer des prix extrêmement bas.

Comme l'explique Ibrahim Moseray, cette situation est à l'origine de son projet : «Je suis un cultivateur de cacao et mes parents l'étaient avant moi. Pendant la guerre, j'ai vu mes frères se battre et j'ai vu comment les acheteurs nous trompaient. Je voulais faire quelque chose pour que nous ayons une vie meilleure»4.

Rapidement, les autres agriculteurs ont commencé à rejoindre la KAE pour bénéficier des prix plus élevés, ainsi que des aides à la production. Jusque là, le cacao exporté de la Sierra Leone était généralement considéré comme étant d'une qualité médiocre. Les membres de KAE ont appris à produire un meilleur cacao grâce à l'amélioration des techniques de fermentation et de séchage, ce qui leur a permis de bénéficier des primes du commerce équitable que leur accorde Divine Chocolate.

Avec ces nouvelles ressources, la coopérative Kpeya Agricultural Enterprise a pu construire une école et payer un enseignant qui vient tous les jours. Les entrepôts de cacao ont été rénovés et la coopérative s'est dotée de nouveaux bureaux et d'un magasin à Kenema5.


Pour en savoir plus :

www.divinechocolate.com
www.kuapakokoo.com


Texte : Dan Azria. Extrait de la brochure du Trade for Development Centre : "Le commerce équitable en zones de conflit", consultable en ligne sur issuu.


Crédits photos : TransFair USA - Divine Chocolate


1. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
2. Source : www.divinechocolate.com
3. Source : «Le commerce équitable des cosmétiques «, une brochure du Trade for Development Centre
Téléchargeable gratuitement sur : www.befair.be/fr/articles/www-befair-be/2-ressources/ressources.cfm
4. Cité dans dans : « Why the First Fair Trade Cocoa from Sierra Leone is Divine» - Chicago Fair Trade - www.chicagofairtrade.org
5. Idem

Territoires palestiniens-Israël : l'huile de la paix

Le projet Peace Oil est le fruit d'une initiative conjointe des principaux acteurs du commerce équitable en Israël et en Palestine : Sindyanna of Galilee, Green Action et Canaan Fair Trade. Ces trois organisations se sont associées en 2005 pour proposer aux consommateurs américains et européens une huile d'olive de qualité supérieure élaborée conjointement par des producteurs israéliens et palestiniens.

Commercialisée par Olive Branch Entreprise, une organisation palestinienne localisée en Cisjordanie, l'Huile de la Paix s'inscrit dans le cadre d'un vision forte : «Bâtir l'interdépendance économique entre les peuples par la création de partenariats générateurs de bénéfices mutuels, une incitation pratique et concrète à la paix».

Pour en savoir plus : www.peaceoil.net

Extrait de la brochure du Trade for Development Centre : "Le commerce équitable en zones de conflit", téléchargeable gratuitement ou consultable en ligne sur issuu.

Commerce équitable et zones de conflit : Fair Trade Lebanon

Entre son indépendance en 1943 et le début de la guerre civile en 1975, le Liban a connu une période de stabilité et de prospérité exemplaire.
Le pays était alors connu comme «la Suisse du Moyen-Orient».
Le Liban est un pays multiculturel et pluriconfessionnel au sein duquel l’équilibre des pouvoirs repose sur une répartition plus ou moins proportionnelle établie en fonction du poids de chaque communauté religieuse.
Il faudra attendre le départ des troupes israéliennes en 2000 pour qu’émerge au Sud-Liban l’idée du commerce équitable en réponse aux difficultés des populations locales, essentiellement chrétiennes, que l’Etat libanais et les principales communautés considèrent comme des collaborateurs des forces d’occupation israéliennes.

Tandis que les populations chiites du Sud-Liban reçoivent l’appui du Hezbollah et de ses réseaux, les15 000 à 25 000 personnes qui vivent dans les villages chrétiens voient leur perspectives de développement s’assombrir faute de soutien et de marchés pour leurs produits.

La méfiance et l’hostilité se répandent entre ces communautés qui ne bénéficient pas des mêmes appuis3.
Emissaire de l’organisation religieuse caritative Saint Vincent de Paul, Philippe Adaime, a participé aux réunions de villages qui ont conduit à la création de Fair Trade Lebanon.

Cette nouvelle organisation, dit-il, est née «de la volonté d’une poignée de Libanais de changer la vie des populations rurales les plus défavorisées du Liban. Faisant le constat qu’il existe dans les régions une infrastructure de production agricole sous-employée ainsi que des savoir- faire traditionnels, ils ont fait le choix du commerce équitable comme moyen de créer des débouchés à l’exportation pour les petits producteurs et les coopératives de transformation de ces régions»4.

En 2005, les contacts établis avec l’importateur français SEL5 aboutissent à la signature d’un partenariat qui sera décisif pour l’organisation naissante. En mars 2006, quelques mois avant la guerre de juillet, Fair Trade Lebanon voit officiellement le jour avec pour objectif «de devenir un fédérateur des réseaux de producteurs du pays (coopératives et petites exploitations familiales) désireux de participer à la dynamique du commerce équitable»6.

Dès ses débuts, l’organisation de commerce équitable libanaise s’est montrée attentive à la perpétuation
des richesses culinaires et artisanales traditionnelles mises à mal par ces années de conflits :

«La cuisine libanaise est réputée excellente, aux quatre coins du globe. La diaspora libanaise s’investit et s’intègre dans tous les pays. Souvent, le soleil du pays et les bonnes recettes de grand-mère leur manquent. Par ailleurs, les villages libanais regorgent de trésors culinaires qui risquent de tomber dans l’oubli. A cause de la guerre, mais aussi de l’exode rural, les recettes se perdent, et les traditions culinaires aussi. A cause de la situation économique, les gens, les jeunes notamment, quittent le village, puis le pays»7.

Si l’huile d’olive est, comme en Palestine, le produit phare du commerce équitable libanais (et le symbole de son existence et de la résistance aux occupants), Fair Trade Lebanon commercialise aussi de nombreux produits aux résonnances quasi-bibliques (confitures du Mont Hermon, savons de Byblos, fleur de sel de Anfeh, etc.) qui sont fabriqués aux quatre coins du Pays du Cèdre.

Vendus sous le label «Saveurs équitables Terroirs du Liban», ces produits sont disponibles actuellement dans plusieurs centaines de points de ventes en Europe et au Canada. Ce sont près de 350 bénéficiaires directs qui profitent aujourd’hui de ces échanges et dont la «condition sociale s’est nettement améliorée », selon Benoît Berger8, l’un des responsables, qui ajoute que «les efforts de Fair Trade Lebanon sont aujourd’hui couronnés par son adhésion au réseau international de commerce équitable, la World Fair Trade Organization (WFTO)».

L’organisation libanaise est en effet devenue membre à part entière de ce réseau à la renommée internationale.
Elle a également réussi à commercialiser, depuis le printemps 2010, ses produits à l’intérieur du pays, alors que ceux-ci, issus de 14 coopératives agricoles libanaises, étaient jusque-là destinés uniquement à l’export.
Dernière initiative de Fair Trade Lebanon : soutenir les ex-producteurs de haschich de la plaine de la Békaa, dont un grand nombre s’est retrouvé sans revenus depuis la décision du gouvernement d’interdire ces cultures. Pour trouver une alternative, l’organisation libanaise de commerce équitable s’est associée à un projet qui soutient la conversion de ces producteurs aux cultures vinicoles et qui doit permettre à ces populations d’assurer des revenus plus élevés que du temps des cultures illicites9.

Pour en savoir plus :

Extrait de la brochure du Trade for Development Centre : "Le commerce équitable en zones de conflit", téléchargeable gratuitement ou consultable en ligne sur issuu


1. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
2. Source : Géographie sociale et politique - www.geographie-sociale.org
3. Source : « Un rameau d’olivier pour le Proche Orient», FAIR TRADE LEBANON-COMMERCE EQUITABLE LIBAN, 9 novembre 2009 -www.facebook.com/notes/fair-trade-lebanon-commerce-equitable-liban/un-rameau-dolivier-pour-leproche-orient/171325999422
4. Source : www.fairtradelebanon.org
5. Source : www.artisanatsel.com
6 et 7 Source : www.fairtradelebanon.org
8 et 9. Source : Rana Andraos, « Fair Trade Lebanon, ou l’itinéraire d’une success story à la saveur équitable», L’Orient Le Jour, mai 2010



Crédit photo : Mzaa Soap

lundi 24 septembre 2012

Commerce équitable en zones de conflit : Tibet collection

En 1950, l’armée chinoise envahit le Tibet. En dépit des efforts déployés par le Dalaï-lama, le leader spirituel et politique des Tibétains, pour garantir la préservation du patrimoine et de la culture du pays, des troubles éclatent et, en 1959, le Dalaï-lama est contraint de se réfugier en Inde. Il sera suivi d’environ 100 000 Tibétains. La révolte est sévèrement réprimée par le gouvernement chinois qui lance une série de «réformes» qui conduisent à des répressions sanglantes.
Pendant la Révolution culturelle (entre 1966 et 1976), des milliers de monastères et de temples ont été pillés et détruits. Des dizaines de milliers de Tibétains ont été envoyés dans des camps de travail. La fermeture des routes et des voies commerciales traditionnelles, ainsi que les politiques agricoles autoritaires voulues par les autorités chinoises ont provoqué des famines massives1.

Le nombre de victimes tibétaines du conflit (un important sujet de désaccord entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil) est généralement estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes2.
 

TIBET COLLECTION

En 1987, le gouvernement tibétain en exil réalise une étude relative au potentiel de développement des communautés de réfugiés au Népal et en Inde. Deux ans plus tard, le Conseil de Planification, mis en place pour coordonner les initiatives économiques, lance le Projet de Développement de l'Artisanat Tibétain avec pour objectif de favoriser la commercialisation des créations des artisans tibétains aux Etats-Unis tout en faisant la promotion du combat politique mené pour la défense de la culture tibétaine.

Trois ans plus tard, une société commerciale est fondée à Washington, «Tibet Collection», pour servir de lien entre les artisans et les acheteurs sur le marché américain. Dans les mois qui suivent, l'entreprise reçoit le soutien de la Fondation Ford, de l'organisation Aid To Artisans3 et de Market Place of India4 pour organiser des formations en design, en marketing et en gestion au bénéfice des artisans réfugiés en Inde et au Népal.

A partir de 1997, Tibet Collection commence à commercialiser une nouvelle génération d'oeuvres et de créations tibétaines artisanales fabriquées en particulier à Katmandou au Népal. Papiers faits à la main, boîtes décorées, coffrets à encens, bijoux traditionnels,… ces collections remportent un franc succès lors des foires commerciales de New York, Los Angeles et Boston5.

 
Membre fondateur de la Fair Trade Federation, Tibet Collection travaille directement avec des artisans tibétains, indiens et népalais pour créer et commercialiser des créations qui célèbrent la beauté et la culture du Tibet.

Les relations étroites qu'entretient l'enseigne avec ses fournisseurs s'inscrivent dans le cadre des principes du commerce équitable.


Les engagements pris sont aussi concrets que possible :

- Relations de long terme avec les artisans (flux régulier de commandes et de revenus)
- Tarification équitable permettant de garantir des marges et des revenus suffisants
- Promotion de la santé et de la sécurité des artisans (financement de meilleures conditions de travail)
- Promotion de l'utilisation de matériaux durables et recyclés (teintures naturelles, etc.)
- Soutien commercial spécifique pour les groupements de producteurs des régions plus isolées
- Soutien aux communautés locales et appui aux organisations humanitaires
- Promotion de la culture tibétaine (Campagne Internationale pour le Tibet, Maison du Tibet à New York, etc.)


Soutenir la cause

Tibet Collection participe aussi à plusieurs projets en faveur des populations tibétaines :

Le Mouvement GuChuSum : ce projet collectif vise à susciter auprès de l'opinion publique une prise de conscience des conditions d'emprisonnement des détenus politiques tibétains en Chine et à dénoncer les multiples violations des droits de l'homme dont ils sont victimes. Le Mouvement GuChuSum offre en outre une aide médicale, des logements, un accès aux études et des emplois aux anciens prisonniers politiques tibétains.

Tibetan Nuns Project : ce programme a pour objectif la prise en charge des moines et des religieux qui fuient le Tibet vers l'Inde et le Népal. Vêtements, nourriture, logements et soins de base leurs sont proposés dans le cadre de ce projet.
 

Pour en savoir plus : www.tibetcollection.com
 
Texte : Dan Azria. Extrait de la brochure du Trade for Development Centre : "Le commerce équitable en zones de conflit", téléchargeable gratuitement ou consultable en ligne sur issuu.

Crédit photo : Jan Reurink - Ganden Gompa Tibet - Tibet Collection
1. Source : www.tibetcollection.com
2. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
3 Source :www.aidtoartisans.org
4. Source : www.marketplaceindia.org
5. Source : www.tibetcollection.com

lundi 17 septembre 2012

Commerce équitable et zones de conflit : Timor Leste

Originellement colonie portugaise, le Timor Oriental (qui est constitué de la moitié orientale de l’île de Timor et dont la population est très majoritairement chrétienne) est annexé par l’Indonésie en 1975. En novembre de la même année, le Timor Oriental déclare unilatéralement son indépendance et adopte comme nom officiel République démocratique du Timor Leste. Dans les jours qui suivent, l’armée indonésienne envahit le pays qu’elle soumet à une répression féroce dans l’objectif affirmé d’assimiler cette nouvelle province.
 
Une politique qualifiée d’exterminatrice est mise en oeuvre, avec l’utilisation par l’armée de napalm sur les villages timorais soupçonnés d’apporter leur aide aux rebelles indépendantistes, causant plus de 200 000 morts, la plupart civils, sur une population de moins d’un million d’habitants, entre 1975 et la fin des années 1980.
 
Il faudra attendre l’année 1999, après des années d’oppression, pour que le ministre indonésien des Affaires étrangères accepte le principe d’une consultation d’autodétermination et, le 30 août 1999, les Timorais choisissent l’indépendance lors du référendum organisé par l’ONU. Aussitôt la province est mise à feu et à sang par des milices pro-indonésiennes qui s’emparent de Dili, la capitale, et lancent une chasse sanglante aux indépendantistes.
 
Après plusieurs jours de tueries, de déportations et de pillages, l’ONU se décide enfin à envoyer une force multinationale sous commandement australien afin d’imposer la paix et d’instaurer une administration provisoire qui aboutira à l’accession formelle du pays à l’indépendance, le 20 mai 2002. La majeure partie de l’infrastructure du pays est alors détruite et l’économie paralysée1.
 

Café Timor
 
Les exactions commises par les milices pro-indonésiennes au lendemain du référendum d'autodétermination ont aussi touché l'industrie du café du Timor Leste.
 
Les agriculteurs et leurs familles ont été tués ou déportés, les cultures ont été détruites ainsi que les routes, les entrepôts et l'essentiel des infrastructures indispensables à ce secteur d'activité, crucial pour l'économie du pays. Le commerce du café constitue en effet la plus importante source de devises du pays et la principale source de revenus pour environ un quart de la population.
 
Créée à l'origine en 1994 par quelques 20 000 petits producteurs organisés en 16 coopératives et 493 groupements, la structure nationale de coopération Timor Cooperativa Café s'efforce alors d'apporter son soutien aux familles meurtries en les aidant à rebâtir leurs exploitations et à vendre leurs premières récoltes.

La reconstruction de la filière est rendue plus difficile encore par les violences et le vandalisme qui subsistent, par l'absence de fonctionnaires qualifiés et par l'exode d'une partie des élites du pays.

Grâce à l'appui des organisations du commerce équitable, des ONG et de plusieurs agences d'aide au développement, Timor Cooperativa Café parvient à certifier équitable et biologique une part relativement importante de sa production.

Les efforts réalisés pour améliorer la qualité portent rapidement leurs fruits et le café du Timor Leste (Café Timor) fait son entrée au sommet du classement des meilleurs cafés du monde.
 

Le café du Timor Leste fait son entrée au sommet du classement des meilleurs cafés du monde2.

En septembre 2003, la coopérative nationale timoraise signe un accord avec l'enseigne américaine Starbucks pour la vente de son café équitable et biologique. Les primes équitables obtenues à cette occasion vont permettre la construction de huit cliniques pleinement opérationnelles et de 24 centres de soins mobiles, ce qui fait de Timor Cooperativa Café le principal pourvoyeur de soins de santé en milieu rural dans le pays3. Le réseau de soins mis en place par Timor Cooperativa Café accueille en moyenne 18 000 patients par mois. Les soins sont gratuits pour les familles des membres de la coopérative4.
Dans le cas particulier du Timor Leste, le secteur du café (en particulier équitable et biologique) a joué un rôle important dans la reconstruction du pays et de son économie.

L'organisation Timor Cooperativa Café est intervenue à de nombreux niveaux : pour améliorer la production, rénover les exploitations et former les cultivateurs, mais aussi, de manière plus large, en finançant des projets de développement économique, en construisant des écoles et des centres de formation, et même en contribuant à l'adoption de la nouvelle monnaie et en assurant l'accès aux soins pour les populations rurales5.
 

"Je sais qu'une part des revenus issus du commerce équitable que mes collègues et moi-même avons gagnés sert à acheter des médicaments et à dispenser des soins dans les cliniques de Timor Cooperativa Café. Je suis très reconnaissant de cela, le personnel de cette clinique a sauvé la vie de ma femme"6.

Alfonso Sarmento, producteur membre de Timor Cooperativa Café.


Pour en savoir plus :
 
Crédits photosChris Johnson - Wikimedia, PSYMCA - Busan YMCA Cafe Timor, USAID - NCBA

1. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
2 Source : “Starbucks Gives Big Boost to East Timor Coffee Cooperative.” Cooperative Business Journal, Novembre 2004
3 Source : Ted Weihe, «Cooperative Fair Trade Coffee: The U.S. Experience «, U.S. Overseas Cooperative Development
Council, Presentation to COPAC Conference on Fair Trade Coffee, January 21, 2005, Berlin, Germany
4 Source : : «Transfair USA and Fair Trade : Empowering People Around the World» - www.transfairusa.org
5 Source : idem
6 Cité dans : «Transfair USA and Fair Trade : Empowering People Around the World» - www.transfairusa.org