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dimanche 22 mai 2016
jeudi 26 décembre 2013
FECAFEM, du café aux arachides certifiées
Equateur, Manabi, FECAFEM
La province de Manabi, au nord-est de l'Equateur, est exemplaire des difficultés que rencontrent les paysans des petits pays exportateurs de café. Dans cette région, l'une des plus pauvres du pays (44% de la population vit sous le seuil de pauvreté), les producteurs travaillent dans des exploitations de taille modeste (entre un et deux hectares) aux rendements plutôt bas. Les conditions climatiques sont difficiles (alternance de pluies diluviennes et de périodes de sécheresse) et les sols de ces terres semi-montagneuses sont affaiblis par l'érosion et la déforestation qui ronge la forêt tropicale.
Pour faire face à cette situation, les caféiculteurs n'ont pas d'autres choix que de s'organiser pour mettre en commun leur ressources et s'engager dans des productions de qualité sur des marchés de niche.
Ce constat est à l'origine de la création en 2004 de FECAFEM (Federación de Asociaciones Artesanales de Producción Cafetalera Ecológica de Manabí), une fédération de groupements de producteurs qui s'est fixée pour mission "d'améliorer les conditions de vie de ses membres par le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et administratives des organisations(qu'elle fédère), par la mise en place d'alliances stratégiques et par le développement de la productivité, de la qualité et la commercialisation de ses produits sur des segments de marchés spéciaux".
Rapidement, l'organisation centrale s'est mise à pied d'œuvre et les premiers chantiers ont permis d'obtenir la certification biologique pour les planteurs des groupements membres.
Adaptation et diversification
Rurale et montagneuse, la province de Manabi connaît une forte densité de population et un renouvellement rapide des générations. Or, les terres cultivables y sont rares et peu généreuses. Aussi, en termes de développement, les choix des acteurs locaux sont limités s'ils souhaitent éviter l'exode des jeunes vers les grandes villes et leurs banlieues misérables. Conscients de cette situation, les responsables de FECAFEM ont initié en 2009 un projet qui a pour objectif de valoriser les ressources agricoles de ses membres par la diversification de leurs cultures et le renforcement de leurs capacités commerciales. Ce programme vise clairement à augmenter les revenus des paysans de la province et à accroitre le potentiel de leurs exploitations. Il se compose de trois axes principaux. Le premier volet a pour objectif la production et la certification Fairtrade d'arachides biologiques et de produits dérivés (huile et beurre) qui seront transformés en Equateur (de manière à internaliser la plus grande part de la valeur ajoutée du produit fini). Pour ce faire, des groupes de travail préparent la certification (formalisation des procédures, mises aux normes, etc.) tandis que d'autres équipes se consacrent à la mise en place des systèmes de production avec des industriels équatoriens pour la fabrication de l'huile et du beurre d'arachide, prêts à l'exportation.
En parallèle à ces activités de valorisation et de diversification, FECAFEM œuvre à la mise en place des outils financiers et administratifs grâce auxquels la fédération de Manabi pourra gérer ces nouvelles tâches. Des responsables locaux sont ainsi formés pour assurer la gestion et le suivi du système intégré de production-fabrication-commercialisation des denrées alimentaires équitables et biologiques produites par FECAFEM et ses membres.
La diversification des cultures est un enjeu majeur pour les caféiculteurs membres de FECAFEM. Pour des raisons à la fois commerciales et agronomiques, le choix s'est porté sur les arachides qui présentent une forte compatibilité avec les caféiers. Cela n'en représente pas moins un tournant majeur pour les paysans des zones rurales de Manabi. Le troisième volet du projet consacre donc des moyens à cette question centrale. Ainsi, des formations sont organisées au bénéfice des producteurs qui reçoivent l'aide d'experts agronomes avec lesquels ils apprennent les différents cycles de rotation, la fabrication d'engrais naturels issus de ces déchets végétaux, etc.
Horizons
Ce projet, qui est soutenu par le Trade for Development Centre de la CTB, l'Agence belge de développement, est né des échanges que FECAFEM a eus avec Ethiquable à l'occasion desquels l'organisation équitable française s'est engagé à acheter l'huile et le beurre d'arachide équitable et biologique produit par FECAFEM. Des objectifs de production ont pu ainsi être définis qui prévoient en particulier l’exportation vers la France d’un conteneur d’arachides et de 60 000 unités de beurres à partir de 2012.
Pression démographique, rendements agricoles moyens, conditions climatiques difficiles,.. les menaces qui pèsent sur les planteurs de café des zones rurales de la province de Manadi sont autant d'obstacles au développement de la région et à la sécurisation alimentaire des populations. Au-delà de la modernisation de la filière caféicole, ce programme que soutient la Belgique à travers son agence de développement s'inscrit dans le cadre d'une dynamique de stabilisation de la région et de lutte contre la pauvreté. En favorisant le développement de filières agroalimentaires certifiées, le projet aide les populations indigènes locales à vivre de leurs terres. C'est effectivement l'une des vocations du commerce équitable et durable.
Texte : Dan Azria. Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.

Une école de Manabi - Crédit International Institut for Communication and Development (IICD).
La province de Manabi, au nord-est de l'Equateur, est exemplaire des difficultés que rencontrent les paysans des petits pays exportateurs de café. Dans cette région, l'une des plus pauvres du pays (44% de la population vit sous le seuil de pauvreté), les producteurs travaillent dans des exploitations de taille modeste (entre un et deux hectares) aux rendements plutôt bas. Les conditions climatiques sont difficiles (alternance de pluies diluviennes et de périodes de sécheresse) et les sols de ces terres semi-montagneuses sont affaiblis par l'érosion et la déforestation qui ronge la forêt tropicale.
Pour faire face à cette situation, les caféiculteurs n'ont pas d'autres choix que de s'organiser pour mettre en commun leur ressources et s'engager dans des productions de qualité sur des marchés de niche.
Ce constat est à l'origine de la création en 2004 de FECAFEM (Federación de Asociaciones Artesanales de Producción Cafetalera Ecológica de Manabí), une fédération de groupements de producteurs qui s'est fixée pour mission "d'améliorer les conditions de vie de ses membres par le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et administratives des organisations(qu'elle fédère), par la mise en place d'alliances stratégiques et par le développement de la productivité, de la qualité et la commercialisation de ses produits sur des segments de marchés spéciaux".
Rapidement, l'organisation centrale s'est mise à pied d'œuvre et les premiers chantiers ont permis d'obtenir la certification biologique pour les planteurs des groupements membres.
Adaptation et diversification
Rurale et montagneuse, la province de Manabi connaît une forte densité de population et un renouvellement rapide des générations. Or, les terres cultivables y sont rares et peu généreuses. Aussi, en termes de développement, les choix des acteurs locaux sont limités s'ils souhaitent éviter l'exode des jeunes vers les grandes villes et leurs banlieues misérables. Conscients de cette situation, les responsables de FECAFEM ont initié en 2009 un projet qui a pour objectif de valoriser les ressources agricoles de ses membres par la diversification de leurs cultures et le renforcement de leurs capacités commerciales. Ce programme vise clairement à augmenter les revenus des paysans de la province et à accroitre le potentiel de leurs exploitations. Il se compose de trois axes principaux. Le premier volet a pour objectif la production et la certification Fairtrade d'arachides biologiques et de produits dérivés (huile et beurre) qui seront transformés en Equateur (de manière à internaliser la plus grande part de la valeur ajoutée du produit fini). Pour ce faire, des groupes de travail préparent la certification (formalisation des procédures, mises aux normes, etc.) tandis que d'autres équipes se consacrent à la mise en place des systèmes de production avec des industriels équatoriens pour la fabrication de l'huile et du beurre d'arachide, prêts à l'exportation.
En parallèle à ces activités de valorisation et de diversification, FECAFEM œuvre à la mise en place des outils financiers et administratifs grâce auxquels la fédération de Manabi pourra gérer ces nouvelles tâches. Des responsables locaux sont ainsi formés pour assurer la gestion et le suivi du système intégré de production-fabrication-commercialisation des denrées alimentaires équitables et biologiques produites par FECAFEM et ses membres.
La diversification des cultures est un enjeu majeur pour les caféiculteurs membres de FECAFEM. Pour des raisons à la fois commerciales et agronomiques, le choix s'est porté sur les arachides qui présentent une forte compatibilité avec les caféiers. Cela n'en représente pas moins un tournant majeur pour les paysans des zones rurales de Manabi. Le troisième volet du projet consacre donc des moyens à cette question centrale. Ainsi, des formations sont organisées au bénéfice des producteurs qui reçoivent l'aide d'experts agronomes avec lesquels ils apprennent les différents cycles de rotation, la fabrication d'engrais naturels issus de ces déchets végétaux, etc.
Horizons
Ce projet, qui est soutenu par le Trade for Development Centre de la CTB, l'Agence belge de développement, est né des échanges que FECAFEM a eus avec Ethiquable à l'occasion desquels l'organisation équitable française s'est engagé à acheter l'huile et le beurre d'arachide équitable et biologique produit par FECAFEM. Des objectifs de production ont pu ainsi être définis qui prévoient en particulier l’exportation vers la France d’un conteneur d’arachides et de 60 000 unités de beurres à partir de 2012.
Pression démographique, rendements agricoles moyens, conditions climatiques difficiles,.. les menaces qui pèsent sur les planteurs de café des zones rurales de la province de Manadi sont autant d'obstacles au développement de la région et à la sécurisation alimentaire des populations. Au-delà de la modernisation de la filière caféicole, ce programme que soutient la Belgique à travers son agence de développement s'inscrit dans le cadre d'une dynamique de stabilisation de la région et de lutte contre la pauvreté. En favorisant le développement de filières agroalimentaires certifiées, le projet aide les populations indigènes locales à vivre de leurs terres. C'est effectivement l'une des vocations du commerce équitable et durable.
Texte : Dan Azria. Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
Une école de Manabi - Crédit International Institut for Communication and Development (IICD).
MCCH, les pionniers de l’artisanat équitable en Equateur
En Equateur, comme dans de nombreux pays d'Amérique latine et d'Afrique, l'artisanat traditionnel constitue l'une des principales sources de revenus pour les populations indigènes rurales et les familles pauvres des zones urbaines.
Dans les campagnes, la production artisanale représente un complément de ressources important pour les communautés paysannes dont les productions agricoles sont soumises aux aléas des marchés et des conditions climatiques. La plupart du temps, ce sont les femmes qui développent ces activités et créent ces bijoux, paniers, broderies, céramiques ou instruments de musique. Les recettes générées sont prioritairement affectées à l'éducation, à la santé et aux besoins quotidiens de la famille.
Spirituel et solidaire
Créé en 1985 à l'initiative d'un groupe de femmes de Quito soutenues par l'Association des Communautés Ecclésiastiques de base (CEBs), la fondation Maquita Cushunchic Comercialisando como Hermanos (expression mi-quechua, mi-espagnole qui signifie "Main dans la main pour un commerce entre frères") fait figure de pionnière dans le paysage équitable équatorien.
A ses débuts, cette initiative avait pour vocation première le développement de boutiques de troc où les femmes des communautés indigènes pouvaient vendre ou échanger leur production artisanale ou les fruits et légumes qu'elles cultivaient sur leurs petites parcelles. Au sein de ces magasins communautaires, les familles les plus démunies pouvaient s'approvisionner en produits de première nécessité.
Progressivement, ce réseau s'est étendu aux autres régions pour devenir l'une des organisations commerciales solidaires les plus actives du pays. Aujourd'hui, MCCH fait office de plateforme de services pour les petits artisans qui bénéficient d'un accompagnement technique (et spirituel), de formations et de conseil. Les créations de ces femmes et de ces hommes sont vendues au sein des quelque 400 boutiques que gère l'organisation centrale mais aussi via les filières équitables en Europe et aux Etats-Unis. Avec les années, l'architecture globale du réseau a été modernisée et restructurée avec la création d'une centaine de groupements locaux qui apportent leur soutien aux quelques 5200 artisans qui confient leur production à MCCH aux conditions du commerce équitable. La fondation préfinance à hauteur de 50% les ventes de ces milliers d'artisan(e)s qui peuvent ainsi investir dans de nouveaux matériaux et outils et qui évitent ainsi d'être exploités par des intermédiaires peu scrupuleux.
Développement global
Certifiée Fairtrade et membre de l'Organisation Mondiale du Commerce Equitable, Maquita Cushunchic est aujourd'hui considérée comme une référence parmi les organisations équitables d'Amérique latine et ce, pour plusieurs raisons. Ce qui frappe, en premier lieu, c'est l'étendue de ce réseau solidaire national et son aptitude à organiser et à animer des filières sur plusieurs niveaux avec pour préoccupation principale d'aider des milliers de familles défavorisées aux quatre coins du pays à vivre dans la dignité et à bénéficier de revenus humainement corrects.
Mis en place avec le temps, ce mode de fonctionnement a contribué à positionner MCCH comme l'une des organisations les plus en pointe sur les questions de commerce équitable Sud-Sud. Or, la promotion des échanges et des pratiques équitables au sein même des pays en développement ou au niveau régional sur l'Amérique latine est considérée comme l'une des voies privilégiées pour une appropriation durable de ce modèle économique au sein de ces sociétés.
Il convient, en outre, de souligner la multiplicité des initiatives économiques mais aussi politiques et culturelles mises en œuvre par MCCH. En effet, non contente d'être à l'origine de la création du Réseau Latino-Américain de Commerce Communautaire (RELACC), la fondation Maquita Cushunchic a contribué à fonder une université d’économie sociale et solidaire où sont délivrées des formations à destination des animateurs des groupements locaux*.
Enfin, ce que relèvent les nombreuses organisations internationales qui s'intéressent à la fondation MCCH, c'est sa capacité de diversification et le nombre des secteurs d'activité au sein desquels l'organisation s'est investie avec succès. A titre d'exemple, la fondation équatorienne fait aujourd'hui figure de pilote en matière de tourisme équitable. Fondé en 1993, le Maquita Cushunchic Tour Operator propose ainsi une large gamme de formules touristiques conçues pour promouvoir le patrimoine naturel et culturel exceptionnel du pays, découvrir les coopératives de travailleurs et valoriser les productions de ces artisans en fournissant des emplois et des formations aux populations des communautés défavorisées**.
Forte de ces expériences, de la richesse de son réseau et de ses nombreux succès, la fondation Maquita Cushunchic Comercialisando como Hermanos est devenue l'un des opérateurs majeurs de l'économie solidaire sur le continent sud-américain et son influence est telle aujourd'hui que ses interventions dans le débat public sont écoutées avec attention par les décideurs politiques.
Pour en savoir plus :
* Source : SolidarMonde - www.solidarmonde.fr/prod_mcch.pdf
** Source : Samuel Poos, "Le tourisme équitable et solidaire", une brochure du Trade for Development Centre, Mars 2009 - Disponible sur www.befair.be
mardi 26 novembre 2013
PROCAP et FAPECAFES, Le café équitable d'Equateur
S'organiser pour survivre
Situées à la frontière avec le Pérou, les régions les plus méridionales de l'Equateur ont longtemps souffert des violences qui ont opposé le pays à son grand voisin et de l'exode rural qui a conduit des milliers de paysans à chercher du travail dans les zones d'agriculture intensive situées sur les côtes. Pourtant, ces terroirs d'altitude bénéficient de conditions favorables pour la caféiculture, que les politiques publiques et les acteurs du commerce conventionnel n'ont pas su mettre en valeur.
En 1997, décidés à exploiter ce potentiel et à diminuer les effets de la crise, une trentaine de producteurs de la région de Puyango fondent l'organisation PROCAP (Producteurs de Café de Puyango) avec l'aide de l'ONG belge VECO (Vredeseilanden-Coopibo) qui leur apporte son appui technique et financier. Dès le lancement du projet, l'accent est mis sur l'amélioration de la qualité du café et la création de valeur ajoutée. Les caféiculteurs de l'organisation apprennent alors le dépulpage et la fermentation contrôlée des grains et obtiennent ainsi un "café lavé" de haute qualité très différent du café brut d'autrefois.
Avec le soutien de CEPICAFE, une coopérative péruvienne, la jeune organisation s'engage dans l'exportation au bénéfice des petits producteurs qui voient leur rémunération augmenter de manière significative, d'autant que le groupement de caféiculteurs s'oriente vers la production biologique et le commerce équitable. L'obtention de la double certification en 2001 constitue une étape importante dans l'histoire de l'organisation qui parvient alors à rémunérer ses producteurs deux à trois fois le prix payé par les intermédiaires locaux(1).
Convaincus de l'intérêt de s'organiser à chaque échelon des structures de production, la PROCAP soutient la création d'autres associations de producteurs avec lesquelles elle fonde la FAPECAFES, une fédération régionale de caféiculteurs qui obtient sa reconnaissance juridique en 2002 et regroupe aujourd'hui cinq structures de base (APECAM, APECAP, APEOSAE, PROCAFEQ et PROCAP). L'année suivante, l'organisation régionale obtient la certification Fairtrade qui bénéficie à l'ensemble des organisations qui l'ont instaurée.
La certification, le chemin de la qualité
L'engagement de PROCAP et de FAPECAFES sur la voie du commerce équitable et de la production biologique est indissociable du travail que mènent ces organisations en faveur d'une amélioration continue de la qualité du café. Depuis le lancement de ces initiatives, des formations sont organisées pour les petits paysans qui reçoivent par ailleurs l'assistance d'ingénieurs spécialisés. Conjuguée à la rationalisation des processus de production, l'adoption des techniques biologiques modernes a permis à ces organisations d'atteindre des niveaux de qualité et de rentabilité exceptionnellement élevés, de réduire leurs pertes et d'associer les plants de caféiers à des cultures secondaires (comme la canne à sucre ou la banane) qui offrent des perspectives de diversification intéressantes pour les familles des producteurs(2).
La voie du développement
A bien des égards, l'histoire de PROCAP et de FAPECAFES illustre les bienfaits du commerce équitable et de l’agriculture biologique.
Confrontés à une crise majeure, des petits paysans du sud équatorien ont choisi de s'organiser, de miser sur la qualité et l'exportation et de valoriser leurs efforts et leurs engagements par la certification de leurs productions.
Les bénéfices de ces investissements sont visibles sur le plan financier, mais aussi en termes social et environnemental.
Les partenariats commerciaux mis en place avec les acheteurs équitables ont en particulier permis aux petits paysans membres de ces organisations de surmonter la crise de 2000-2004 qui a jeté sur les routes des milliers de caféiculteurs ruinés par la chute des cours sur les marchés internationaux conventionnels. Les ressources générées par cette double certification ont en outre permis de renforcer les moyens des producteurs et d'instaurer des pratiques de culture, de collecte et de traitement grâce auxquelles ils commercialisent leur production sur des segments de marché beaucoup plus rémunérateurs (cafés gourmets et grands crus) et, surtout, à des prix garantis sur de longues périodes3.
Au niveau social, la certification équitable de PROCAP puis de FAPECAFES a permis à ces structures de développer des services de microcrédit pour les familles membres et de les aider à officialiser leurs droits de propriété sur les parcelles qu'elles exploitent depuis toujours. Grâce aux primes équitables, des programmes d'accès aux soins de santé et aux services sociaux de base ont été lancés, des épiceries communautaires ont été créées et des infrastructures collectives ont été financées (achat d'ordinateurs, de centres communautaires, etc.)(4).
L'engagement des caféiculteurs de PROCAP et de FAPECAFES sur la voie du commerce équitable et de la production biologique a eu aussi des incidences significatives en termes de préservation des ressources naturelles. En effet, les systèmes de cultures mis en place reposent sur la conservation des grands arbres qui apportent de l'ombrage aux caféiers et entretiennent la fertilité des sols par la création d'une épaisse couche de feuilles et branches en décomposition sur le sol. Formées par des experts agricoles, les équipes de PROCAP et de FAPECAFES assurent un accompagnement continu des paysans, les conseillent dans le choix des intrants, la fabrication de compost, la lombriculture et la lutte préventive des parasites et maladies. Enfin, ce modèle productif contribue à la reconstitution des couverts forestiers et des écosystèmes en associant des essences qui fertilisent et protègent naturellement les sols et qui offrent de multiples refuges aux espèces animales et végétales (5).
Pour en savoir plus :
www.fapecafes.org.ec
Photo : producteur de FAPECAFES. Crédit : Didier Gentilhomme-FLO
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
Situées à la frontière avec le Pérou, les régions les plus méridionales de l'Equateur ont longtemps souffert des violences qui ont opposé le pays à son grand voisin et de l'exode rural qui a conduit des milliers de paysans à chercher du travail dans les zones d'agriculture intensive situées sur les côtes. Pourtant, ces terroirs d'altitude bénéficient de conditions favorables pour la caféiculture, que les politiques publiques et les acteurs du commerce conventionnel n'ont pas su mettre en valeur.
Avec le soutien de CEPICAFE, une coopérative péruvienne, la jeune organisation s'engage dans l'exportation au bénéfice des petits producteurs qui voient leur rémunération augmenter de manière significative, d'autant que le groupement de caféiculteurs s'oriente vers la production biologique et le commerce équitable. L'obtention de la double certification en 2001 constitue une étape importante dans l'histoire de l'organisation qui parvient alors à rémunérer ses producteurs deux à trois fois le prix payé par les intermédiaires locaux(1).
Convaincus de l'intérêt de s'organiser à chaque échelon des structures de production, la PROCAP soutient la création d'autres associations de producteurs avec lesquelles elle fonde la FAPECAFES, une fédération régionale de caféiculteurs qui obtient sa reconnaissance juridique en 2002 et regroupe aujourd'hui cinq structures de base (APECAM, APECAP, APEOSAE, PROCAFEQ et PROCAP). L'année suivante, l'organisation régionale obtient la certification Fairtrade qui bénéficie à l'ensemble des organisations qui l'ont instaurée.
La certification, le chemin de la qualité
L'engagement de PROCAP et de FAPECAFES sur la voie du commerce équitable et de la production biologique est indissociable du travail que mènent ces organisations en faveur d'une amélioration continue de la qualité du café. Depuis le lancement de ces initiatives, des formations sont organisées pour les petits paysans qui reçoivent par ailleurs l'assistance d'ingénieurs spécialisés. Conjuguée à la rationalisation des processus de production, l'adoption des techniques biologiques modernes a permis à ces organisations d'atteindre des niveaux de qualité et de rentabilité exceptionnellement élevés, de réduire leurs pertes et d'associer les plants de caféiers à des cultures secondaires (comme la canne à sucre ou la banane) qui offrent des perspectives de diversification intéressantes pour les familles des producteurs(2).
La voie du développement
A bien des égards, l'histoire de PROCAP et de FAPECAFES illustre les bienfaits du commerce équitable et de l’agriculture biologique.
Confrontés à une crise majeure, des petits paysans du sud équatorien ont choisi de s'organiser, de miser sur la qualité et l'exportation et de valoriser leurs efforts et leurs engagements par la certification de leurs productions.
Les bénéfices de ces investissements sont visibles sur le plan financier, mais aussi en termes social et environnemental.
Les partenariats commerciaux mis en place avec les acheteurs équitables ont en particulier permis aux petits paysans membres de ces organisations de surmonter la crise de 2000-2004 qui a jeté sur les routes des milliers de caféiculteurs ruinés par la chute des cours sur les marchés internationaux conventionnels. Les ressources générées par cette double certification ont en outre permis de renforcer les moyens des producteurs et d'instaurer des pratiques de culture, de collecte et de traitement grâce auxquelles ils commercialisent leur production sur des segments de marché beaucoup plus rémunérateurs (cafés gourmets et grands crus) et, surtout, à des prix garantis sur de longues périodes3.
Au niveau social, la certification équitable de PROCAP puis de FAPECAFES a permis à ces structures de développer des services de microcrédit pour les familles membres et de les aider à officialiser leurs droits de propriété sur les parcelles qu'elles exploitent depuis toujours. Grâce aux primes équitables, des programmes d'accès aux soins de santé et aux services sociaux de base ont été lancés, des épiceries communautaires ont été créées et des infrastructures collectives ont été financées (achat d'ordinateurs, de centres communautaires, etc.)(4).
L'engagement des caféiculteurs de PROCAP et de FAPECAFES sur la voie du commerce équitable et de la production biologique a eu aussi des incidences significatives en termes de préservation des ressources naturelles. En effet, les systèmes de cultures mis en place reposent sur la conservation des grands arbres qui apportent de l'ombrage aux caféiers et entretiennent la fertilité des sols par la création d'une épaisse couche de feuilles et branches en décomposition sur le sol. Formées par des experts agricoles, les équipes de PROCAP et de FAPECAFES assurent un accompagnement continu des paysans, les conseillent dans le choix des intrants, la fabrication de compost, la lombriculture et la lutte préventive des parasites et maladies. Enfin, ce modèle productif contribue à la reconstitution des couverts forestiers et des écosystèmes en associant des essences qui fertilisent et protègent naturellement les sols et qui offrent de multiples refuges aux espèces animales et végétales (5).
Pour en savoir plus :
www.fapecafes.org.ec
Photo : producteur de FAPECAFES. Crédit : Didier Gentilhomme-FLO
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
1. Source : Ethiquable
2. Source : Oxfam-Magasins du Monde - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/fapecafes/
3. Source : Ethiquable
4. Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_45_procap.html
5. Source : Ethiquable
2. Source : Oxfam-Magasins du Monde - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/fapecafes/
3. Source : Ethiquable
4. Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_45_procap.html
5. Source : Ethiquable
La coordination équatorienne des petits producteurs de commerce équitable (CECJ)
L'association s'est en particulier fixée pour missions d'encourager les petites exploitations paysannes à rejoindre ce mouvement solidaire, de peser sur les débats de politique économique, de défendre les droits des petits exploitants opposés aux multinationales agricoles et de favoriser la consommation de produits équitables sur le marché national (commerce équitable Sud-Sud).
Pour en savoir plus : http://www.cecjecuador.org.ec/
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
El Guabo : la banane équitable d'Equateur
En 1997, une quinzaine de petits producteurs de bananes décident de s'unir pour se renforcer et contrer les manœuvres des intermédiaires qui profitaient jusqu'alors de leur désunion pour leur imposer des prix très bas. Ensemble, ils fondent la coopérative El Guabo.
Pendant des décennies, des années 1920 aux années 1950, le secteur de la production bananière était dominé par les multinationales états-uniennes (dont United Fruit, qui fut rebaptisée Chiquita depuis) qui contrôlaient l'ensemble des filières de production et de commercialisation en Amérique centrale et qui se sont rendues tristement célèbres pour leur soutien aux régimes militaires et aux milices armées qui réprimaient dans la violence les moindres velléités sociales. A partir des années 1950, elles s'implantent en Equateur et développent un nouveau modèle économique en se consacrant exclusivement à la commercialisation et en achetant leur production à des planteurs indépendants.

Le secteur de la banane en Equateur connaît alors un développement d'autant plus rapide que la production cacaotière est en crise, frappé par des maladies fongiques virulentes. Le climat de la côte pacifique du sud du pays est idéal pour les bananeraies qui bénéficient en outre de terres particulièrement fertiles. Cette croissance brutale de la production bananière atteint des niveaux tels qu'elle bouleverse le paysage démographique du pays et provoque, entre 1950 et 1970, le triplement de la population sur les zones côtières du pays(1).
Mais bien que la production demeure entre les mains des producteurs indépendants, les contraintes qu'imposent les multinationales qui contrôlent la commercialisation de la banane provoquent une lente mais certaine déstructuration du secteur. Remplacement des variétés traditionnelles par des espèces au rendement plus important, pressions sur la qualité, les prix et les volumes,… les exigences des grandes compagnies nord-américaines poussent les grands propriétaires à s'unir pour créer d'immenses exploitations qui emploient des dizaines de milliers de travailleurs à des conditions inhumaines (2).
C'est ainsi qu'en quelques années, l'Equateur est devenu le premier producteur mondial de bananes.
La révolte des petits
Incapables de s'organiser en structures de taille suffisante ou d'investir dans les techniques de traitement et de conditionnement exigées par les grands acheteurs, les petits producteurs sont exclus de ce vaste mouvement de croissance. Sous peine de venir grossir les rangs des manœuvres qui peinent dans les grandes plantations comme des esclaves, ils n'ont d'autre choix que de vendre leurs productions à bas prix à des intermédiaires peu scrupuleux qui leur achètent pour le compte des grands planteurs (3).
Confrontés à ces pressions commerciales et aux fluctuations brutales des prix sur les marchés, les petits producteurs voient alors leurs conditions de vie se dégrader douloureusement et leur avenir s'assombrir.
C'est dans ce contexte difficile qu'en 1997, une quinzaine de petits planteurs décident de s'unir pour se renforcer et contrer les manœuvres des intermédiaires qui profitaient jusqu'alors de leur désunion pour leur imposer des prix très bas. Ensemble, ils fondent la coopérative El Guabo (Asociación de Pequeños Productores de Bananos) et s'engagent dans la certification de leur production, qu'ils obtiennent un an plus tard, en 1998 (Fairtrade).
"Il y a quelques années, les petits producteurs étaient dépendants des intermédiaires à qui ils vendaient leur production, parfois à des prix vraiment bas, mais ils n'avaient pas le choix, le système est ainsi fait en Equateur. Les quelques producteurs qui ont fondé El Guabo avaient changé de région pour être libres de créer leur propre association. Aujourd'hui grâce au commerce équitable, tous les producteurs d'El Guabo sont aussi des exportateurs ! ". (Anibal Cabrera, producteur de bananes) (4)
Success story à la banane
Aujourd'hui, El Guabo fait véritablement figure de héraut de l'agriculture équitable équatorienne. La coopérative, qui rassemble une vingtaine de groupements locaux et près de 500 producteurs, fait vivre directement ou indirectement plus de 2200 familles (5). Elle est devenue le premier exportateur équatorien de bananes équitables. Depuis sa création, l'organisation a multiplié les choix stratégiques judicieux en développant un modèle économique et social performant, fondé notamment sur des investissements productifs importants et la maîtrise des flux de production-commercialisation. La coopérative assure en effet l'essentiel des activités mutualisables au profit des planteurs, depuis le contrôle-qualité des plantations jusqu'à la collecte et à l'acheminement des régimes de bananes vers les centres de tri qu’elle gère également. Les activités d'export (y compris la logistique) sont assurées par AgroFair, une société spécialisée créée conjointement par El Guabo et ses partenaires européens du commerce équitable (6) (Solidaridad, CTM, Twin, Triodos).
L'influence de l'organisation bananière dépasse largement le cercle des opérateurs du commerce équitable. En effet, celle-ci est devenue un acteur important du combat mené en faveur de la reconnaissance des droits sociaux des travailleurs sur les grandes plantations. Elle est en outre souvent amenée à représenter les petits producteurs auprès des décideurs politiques et des organisations internationales.
En route vers la double certification
Le développement rapide de la monoculture intensive de la banane a des conséquences néfastes sur l'environnement et la biodiversité. Pour répondre aux demandes des multinationales, les paysans utilisent des grandes quantités d'engrais chimiques pour maintenir la fertilité des sols jusqu'au jour où ceux-ci finissent par s'épuiser. Les grandes compagnies résilient alors leurs contrats et partent exploiter d'autres planteurs en laissant derrière elles des terres dévastées et des familles ruinées.
Pour mettre fin à cette spirale de la déchéance, les responsables d'El Guabo encouragent depuis des années les petits producteurs à se convertir à l'agriculture biologique et à s'approprier ces techniques respectueuses de l'environnement (et de la santé des paysans). La coopérative bananière s'est donc engagée dans cette direction en intégrant des communautés de planteurs des versants andins (500 à 800 mètres d'altitude) qui pratiquent une agriculture plus diversifiée et plus traditionnelle que dans la plaine. La coopérative les accompagne alors dans la mise en place de programmes de transition organique et soutient l'échange de savoirs et de techniques entre les différentes communautés de producteurs.
Aujourd'hui, une partie des bananeraies de la coopérative est labellisée biologique et un programme plus large est en cours de réalisation pour la certification du plus grand nombre.
Des conditions de vie et de travail bien meilleures
La quasi-totalité de la production de la coopérative est exportée sur le marché du commerce équitable, aux Etats-Unis et en Europe, ce qui permet aux producteurs de bénéficier de prix plus élevés que ceux pratiqués sur le marché mondial, auxquels s'ajoutent les primes de développement équitable. Pour les bananes qui, en plus sont certifiées biologiques, le prix d'achat est d'environ 15% à 20% supérieur (7).
"Alors que mes employés sont payés 50 $ environ par semaine pour 4 jours de travail, d’autres exploitants ne payent en général que 30 ou 35 $ pour 6 jours de travail... De plus, bien que la loi oblige les employeurs à affilier leurs salariés à une sécurité sociale, cela n’est pas toujours respecté. Avec le commerce équitable et le contrôle de Flo-Fairtrade, ce droit des travailleurs est respecté" (Teofil, producteur de bananes) (8)
Les primes de développement sont gérées à travers le "Programme d’Amélioration Sociale et Environnementale" (PROMESA) par une équipe qui prépare les projets à financer avant qu'ils soient soumis pour validation à l'assemblée générale qui réunit les planteurs et les travailleurs de la coopérative. La liste des actions et des dispositifs d'ores et déjà mis en place pour favoriser le bien-être des paysans, des ouvriers et de leurs familles est éloquente et souligne l'importance que la coopérative accorde aux questions sociales. Ainsi, l'ensemble des travailleurs employés sur les plantations et dans les sites de transformation et de conditionnement bénéficient a minima de la couverture légale réglementaire et reçoivent en outre des paniers alimentaires ainsi qu'un soutien financier pour l'éducation de leurs enfants.
Une part importante de ces ressources versées par les acheteurs du commerce équitable est utilisée pour soutenir des initiatives collectives en matière d'éducation (construction d'une école pour les enfants handicapés, attribution de bourses scolaires, financement de garderies et achat de matériel pédagogique) et de santé (création d'une clinique, programmes de vaccination infantile, achat de sérums antipoison, etc.) (9).
Dans un secteur encore marqué par des pratiques souvent condamnables, El Guabo s'illustre à la fois par la qualité de sa production et par son combat en faveur des droits des paysans et de leurs familles.
--
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
(1) Source : Ethiquable
(2) Source : Oxfam-Magasins du Monde - 30 septembre 2010 - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/el-guabo
(3) Source : Idem.
(4) Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_63_el-guabo.html
(5) Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_63_el-guabo.html
(6) Source : Oxfam-Magasins du Monde - 30 septembre 2010 - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/el-guabo
(7) Source : Asso Equilibre, "EL GUABO : des “bananes équitables” en Equateur" - www.asso-equilibre.org/article.php3?id_article=102
(8) Source : Asso Equilibre, "EL GUABO : des “bananes équitables” en Equateur" - www.asso-equilibre.org/article.php3?id_article=102
(9) Source : Fair Trade Community -www.fairtradecommunity.com/index.php?option=com_content&view=article&id=...
(2) Source : Oxfam-Magasins du Monde - 30 septembre 2010 - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/el-guabo
(3) Source : Idem.
(4) Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_63_el-guabo.html
(5) Source : Alter Eco - www.altereco.com/fr/les-producteurs_coop_63_el-guabo.html
(6) Source : Oxfam-Magasins du Monde - 30 septembre 2010 - www.oxfammagasinsdumonde.be/2010/09/el-guabo
(7) Source : Asso Equilibre, "EL GUABO : des “bananes équitables” en Equateur" - www.asso-equilibre.org/article.php3?id_article=102
(8) Source : Asso Equilibre, "EL GUABO : des “bananes équitables” en Equateur" - www.asso-equilibre.org/article.php3?id_article=102
(9) Source : Fair Trade Community -www.fairtradecommunity.com/index.php?option=com_content&view=article&id=...
Photo : producteur de bananes d’El Guabo - Crédit : TransFair e.V.
Hoja Verde : Equitable au pays des Fleurs
Champion de la fleur équitable
Avec près de 4 000 hectares de plantations dédiées à la floriculture, l'Equateur est l'un des premiers pays producteurs de fleurs coupées dans le monde (de roses en particulier). Cultivées dans des conditions climatiques et géologiques exceptionnelles sur les plateaux du "couloir interandin", ces fleurs sont exportées partout dans le monde.
En croissance continue depuis les années 1990, ce secteur d'activité compte environ 700 entreprises qui emploient près de 70 000 personnes et en font vivre indirectement 250 0001.
Ce développement de l'activité floricole traditionnelle s'est accompagné du lancement de plusieurs initiatives équitables dans le pays et, avec près d'une dizaine de groupements de producteurs certifiés Fairtrade (sur les onze recensés sur le continent), l'Equateur se place largement en tête des pays latino-américains sur ce marché2.
Pourquoi des fleurs équitables
Pour romantique qu'il puisse paraître de prime abord, le secteur de la floriculture conventionnelle est loin d'offrir de bonnes conditions de travail aux femmes et aux hommes qu'il emploie et son impact sur l'environnement est globalement mauvais. Au niveau social, de nombreuses dérives ont été signalées dans ces vastes plantations, en particulier en matière de travail des enfants, de rémunérations et de non-respect des horaires. Licenciements abusifs pour cause de maternité, salaires ridiculement bas, cadences infernales,… les femmes, qui constituent l'essentiel de la main d'œuvre dans ce secteur, sont particulièrement exposées à ces abus. Sur le plan environnemental, les grandes exploitations floricoles sont connues pour leur emploi massif de produits chimiques, dont certains sont hautement toxiques et menacent la santé des travailleuses et des travailleurs3.
Ce constat est à l'origine de la création en 2001-2002 par Fairtrade International d'une norme-produit équitable spécifiquement conçue pour la floriculture. Pour obtenir ce label, les fermes de fleurs s'engagent à respecter un certain nombre de règles sociales et environnementales dont certaines sont spécifiques à la production floricole (en particulier en ce qui concerne le droit d'association, le travail des femmes et la protection des salariés exposés aux produits agrochimiques)4.
Hoja Verde, familial et solidaire
Située dans la vallée de Cayambe-Ecuador, la coopérative familiale Hoja Verde SA fait partie de la dizaine d'organisations floricoles équatoriennes certifiées Fairtrade. Depuis sa création en 1997, la société qui propose une soixantaine de variétés de roses, se distingue par son attachement aux conditions de travail de ses employé(e)s et par l'étendue de ses engagements au regard des normes environnementales internationales (Fairtrade Label, Euregap, Flor del Ecuador, et ISO 9001 / 2000). Les moyens mobilisés sont remarquablement importants et ont permis de financer plusieurs initiatives sociales qui ont contribué à l'amélioration concrète des conditions de vie des travailleurs et de leurs communautés.

Un programme de microcrédit a ainsi été mis en place grâce aux primes du commerce équitable avec en particulier pour objectif de soutenir les travailleurs de la coopérative qui souhaitent acquérir une maison ou un terrain. Depuis son lancement en 2007, près de 250 000 dollars américains ont ainsi été mis à disposition des familles des employés grâce à ce programme. Les questions sanitaires font aussi partie des priorités sociales de l'entreprise qui finance des services médicaux pour les travailleurs et leurs proches (services de pédiatrie gratuits, remboursement des soins et campagne de vaccination infantile).
"Posséder une maison est le rêve pour une famille et nous avons pu le faire grâce au commerce équitable. Avant, nous payions un loyer et nous n'avions plus d'argent pour payer l'école des enfants. Maintenant, nous économisons des loyers et nous pouvons financer la scolarité de nos enfants". Silvia Sanchez et Aladino Vera, travailleurs chez Hoja Verde5.
Enfin, c'est dans le domaine de l'accès à l'éducation que les efforts d'Hora Verde en faveur des communautés locales sont aussi visibles. Grâce aux primes qu'elle reçoit des acheteurs de la filière équitable pour ses roses certifiées, la coopérative est aujourd'hui l'un des principaux financeurs de l'école Convenio Escuela Nasacota Puento qui accueille plus de 380 enfants dont ceux des travailleurs agricoles (mais pas seulement). Le soutien de la coopérative a notamment permis l'acquisition de matériel scolaire, de livres et d'ordinateurs et la mise en place de cours informatiques pour tous les élèves6.
Belles et équitables, ces roses sont plus resplendissantes que les autres.
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
En croissance continue depuis les années 1990, ce secteur d'activité compte environ 700 entreprises qui emploient près de 70 000 personnes et en font vivre indirectement 250 0001.
Ce développement de l'activité floricole traditionnelle s'est accompagné du lancement de plusieurs initiatives équitables dans le pays et, avec près d'une dizaine de groupements de producteurs certifiés Fairtrade (sur les onze recensés sur le continent), l'Equateur se place largement en tête des pays latino-américains sur ce marché2.
Pourquoi des fleurs équitables
Pour romantique qu'il puisse paraître de prime abord, le secteur de la floriculture conventionnelle est loin d'offrir de bonnes conditions de travail aux femmes et aux hommes qu'il emploie et son impact sur l'environnement est globalement mauvais. Au niveau social, de nombreuses dérives ont été signalées dans ces vastes plantations, en particulier en matière de travail des enfants, de rémunérations et de non-respect des horaires. Licenciements abusifs pour cause de maternité, salaires ridiculement bas, cadences infernales,… les femmes, qui constituent l'essentiel de la main d'œuvre dans ce secteur, sont particulièrement exposées à ces abus. Sur le plan environnemental, les grandes exploitations floricoles sont connues pour leur emploi massif de produits chimiques, dont certains sont hautement toxiques et menacent la santé des travailleuses et des travailleurs3.
Ce constat est à l'origine de la création en 2001-2002 par Fairtrade International d'une norme-produit équitable spécifiquement conçue pour la floriculture. Pour obtenir ce label, les fermes de fleurs s'engagent à respecter un certain nombre de règles sociales et environnementales dont certaines sont spécifiques à la production floricole (en particulier en ce qui concerne le droit d'association, le travail des femmes et la protection des salariés exposés aux produits agrochimiques)4.
Située dans la vallée de Cayambe-Ecuador, la coopérative familiale Hoja Verde SA fait partie de la dizaine d'organisations floricoles équatoriennes certifiées Fairtrade. Depuis sa création en 1997, la société qui propose une soixantaine de variétés de roses, se distingue par son attachement aux conditions de travail de ses employé(e)s et par l'étendue de ses engagements au regard des normes environnementales internationales (Fairtrade Label, Euregap, Flor del Ecuador, et ISO 9001 / 2000). Les moyens mobilisés sont remarquablement importants et ont permis de financer plusieurs initiatives sociales qui ont contribué à l'amélioration concrète des conditions de vie des travailleurs et de leurs communautés.
Un programme de microcrédit a ainsi été mis en place grâce aux primes du commerce équitable avec en particulier pour objectif de soutenir les travailleurs de la coopérative qui souhaitent acquérir une maison ou un terrain. Depuis son lancement en 2007, près de 250 000 dollars américains ont ainsi été mis à disposition des familles des employés grâce à ce programme. Les questions sanitaires font aussi partie des priorités sociales de l'entreprise qui finance des services médicaux pour les travailleurs et leurs proches (services de pédiatrie gratuits, remboursement des soins et campagne de vaccination infantile).
"Posséder une maison est le rêve pour une famille et nous avons pu le faire grâce au commerce équitable. Avant, nous payions un loyer et nous n'avions plus d'argent pour payer l'école des enfants. Maintenant, nous économisons des loyers et nous pouvons financer la scolarité de nos enfants". Silvia Sanchez et Aladino Vera, travailleurs chez Hoja Verde5.
Enfin, c'est dans le domaine de l'accès à l'éducation que les efforts d'Hora Verde en faveur des communautés locales sont aussi visibles. Grâce aux primes qu'elle reçoit des acheteurs de la filière équitable pour ses roses certifiées, la coopérative est aujourd'hui l'un des principaux financeurs de l'école Convenio Escuela Nasacota Puento qui accueille plus de 380 enfants dont ceux des travailleurs agricoles (mais pas seulement). Le soutien de la coopérative a notamment permis l'acquisition de matériel scolaire, de livres et d'ordinateurs et la mise en place de cours informatiques pour tous les élèves6.
Belles et équitables, ces roses sont plus resplendissantes que les autres.
Extrait de la brochure du Trade for Development Centre "Le commerce équitable et durable en Equateur", téléchargeable gratuitement sur le site Web du Trade for Development Centre.
1. Source : Fairtrade Canada - http://fairtrade.ca/fr/producteurs/portraits/hoja-verde
2. Source : Rosa Paulina Herrera Cardenas, "Etude de la situation du commerce équitable en Equateur", Série "Master of Science n°105, Centre International des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes, Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier, 2010
3. Source : Ethiflora, Roses équitables. Aspects sociaux - www.ethiflora.fr/standards_fleurs_coupees.php
4. Source : Max Havelaar Suisse - www.maxhavelaar.ch/fr/medias-info/communiques/17/
5. Source : Transfair USA, Producer Profile : Hoja Verde SA - http://transfairusa.org/node/30719
6. Source : Idem.
3. Source : Ethiflora, Roses équitables. Aspects sociaux - www.ethiflora.fr/standards_fleurs_coupees.php
4. Source : Max Havelaar Suisse - www.maxhavelaar.ch/fr/medias-info/communiques/17/
5. Source : Transfair USA, Producer Profile : Hoja Verde SA - http://transfairusa.org/node/30719
6. Source : Idem.
Crédits photos : Sean Garrison / Fairtrade International
vendredi 22 février 2013
Fecafem: du café aux arachides en Equateur
Les premiers échantillons avaient déjà permis à FECAFEM de décrocher une certification biologique. En 2009, l’organisation a démarré un projet pour augmenter les revenus agricoles en se diversifiant (la culture des cacahuètes s’est ajoutée à celle du café) et accroître les capacités commerciales.
jeudi 7 février 2013
Commerce équitable et commerce durable en Equateur
Moins matérialiste, plus spirituel, plus solidaire et plus soucieuse des ressources environnementales, cette voix qui s’élève des Andes et de l’Amazonie s’efforce de mêler harmonieusement mondialisation, exigences du développement, cultures indiennes autochtones et reconnaissance de la «Mère Nature».
Le commerce équitable et le commerce durable s’inscrivent logiquement dans cette recherche d’une voix médiane, entre modernité et sagesse, entre croissance et respect.
Le commerce équitable et le commerce durable s’inscrivent logiquement dans cette recherche d’une voix médiane, entre modernité et sagesse, entre croissance et respect.
jeudi 27 septembre 2012
Femmes actrices du commerce équitable : Jambi Kiwa - Equateur
Héritage de l'Histoire, en Equateur, les
questions de genre se mêlent aux questions ethniques. Sur les quelque 12,5
millions d’Équatoriens, plus de trois millions et demi sont des indigènes, qui
se répartissent en onze ethnies, la principale étant l’ethnie quichua qui vit
dans la région andine et en Amazonie. Aux inégalités hommes-femmes s'ajoutent
des clivages ethniques et sociaux qui font qu'aujourd'hui, la situation des
femmes blanches d'origine hispanique vivant en milieu urbain a peu à voir avec
celles des femmes autochtones des zones les plus rurales du pays.

Gardiennes des savoirs et des
traditions ancestrales, les femmes indigènes en Equateur, comme celles
d'origine africaine, commencent pourtant à s'exprimer, à s'organiser et à
revendiquer leurs droits au sein de sociétés caractérisées par des cultures
patriarcales et machistes. Longtemps, ces progrès ont été limités par la
pauvreté et la misère mais, aujourd'hui, à la faveur de la croissance et du
développement du pays, les questions de genre, de citoyenneté et d'égalité sont
de plus en plus prises en compte.
Les années de lutte
Pendant des siècles, la colonisation espagnole a privé
les Indiens des Andes de leurs terres, les a condamnés au servage et au travail
forcé dans les haciendas détenues et gérées par les grands propriétaires
fonciers. Dans la région du Chimborazo où vivent les Indiens Puruha, ce système
a perduré jusqu'au XXème siècle et résisté à toute tentative de réforme. Les
indigènes y vivaient une sorte d'apartheid qui les excluait des principaux
services publics (en particulier les écoles) et les traitait comme des êtres
inférieurs. Il faudra attendre les années 1960 et l'engagement historique de
l'évêque de Riobamba Monseigneur Proaño aux côtés des populations autochtones
pour que s'engage un premier mouvement d'émancipation. Les communautés
indiennes s'organisent et revendiquent leurs droits sur les terres où elles
vivent. Ce n'est que dans les années 1990, après des décennies de luttes et de
violences sociales, que ces demandes aboutissent et qu'une partie de ce
patrimoine leur est restituée.
Vies de femmes
Les populations indigènes du Chimborazo ont récupéré
certaines de leurs terres mais la pauvreté et la pression démographique et
foncière sont telles que la plupart des hommes en âge de travailler quittent la
région et vont dans les villes ou les grandes exploitations. Ils partent
généralement après les labours et ne reviennent au village qu'au moment de la
récolte. En leur absence, ce sont les femmes qui s'occupent des terres et des
quelques animaux (cochons, moutons, etc.) qui les font vivre.
C'est dans ce contexte qu'est née en 1999 l'association
Jambi Kiwa avec pour objectif la création d'activités économiques nouvelles
susceptibles d'enrayer la pauvreté endémique qui frappe ces familles, de
réduire l'exode rural et de permettre à ces femmes de contribuer de manière
sensible aux ressources de leurs communautés en valorisant leurs savoir-faire
ancestraux.2
Très vite, l'association de femmes s'engage dans la
production et la commercialisation de plantes médicinales et d'herbes
aromatiques. Activité traditionnelle des femmes indigènes, la culture de ces
végétaux aux nombreuses vertus exige peu d'investissement (un petit jardin
irrigué avec l'eau de consommation) et des travaux d'entretien relativement
modestes pour celles qui en connaissent les secrets et se les transmettent de
génération en génération.
Des marchés des Andes aux boutiques équitables
Durant les premières années, les femmes de l'association
vendent leurs mélanges savants (composés de plusieurs dizaines de plantes médicinales) sur
les marchés des villages puis auprès des citadins équatoriens qui les
apprécient énormément. Forte de ses succès sur les marchés locaux,
l'association décide d'améliorer et d'accroitre sa production. Les plantes
(dont un grand nombre sont propres à la flore andine) sont associées entre
elles et cultivées en terrasses sans aucune utilisation de produits chimiques.
Le terreau est enrichi par des composts faits de résidus organiques mélangés au
fumier des volailles et du petit bétail. Des vers de terre (élevés dans des
casiers adaptés) transforment ce compost en un humus de qualité.
L'initiative
remporte un grand succès et, pour gérer cette croissance, l'association (qui
compte alors près de 400 femmes) acquiert un bâtiment, avec l'aide du diocèse
de Riobamba, où sont installés un séchoir et des hachoirs adéquats.
L'organisation passe ainsi d'un mode de production artisanal à une petite
industrie de fabrication de tisanes et de mélanges d'herbes destinés aux
marchés locaux mais aussi aux boutiques de Quito, la capitale.
En
2004, la production atteint les 10 tonnes de plantes séchées. Une nouvelle
unité de transformation est alors construite et équipée de séchoirs plus
performants et de hachoirs plus modernes. C'est à ce moment-là que
l'Association obtient la certification du commerce équitable (Fairtrade) et
commence à exporter sa production.
Mieux vivre avec le commerce équitable
Partagés entre les femmes productrices, les nouveaux
revenus générés ont par ailleurs contribué à réduire les migrations et à
favoriser le maintien des familles sur leurs terres. Aujourd'hui, l'association
compte près de 650 femmes et ses produits sont exportés en Europe, au Canada et
aux Etats-Unis. Une nouvelle dynamique s'est ainsi mise en place qui a permis
de favoriser la création d'infrastructures, l'ouverture d'écoles et
d'équipements communautaires. Tout cela, grâce aux femmes et à leurs savoirs.
En savoir plus : www.jambikiwa.net
Texte : Dan Azria - Phenyx43, Florence Neyrinck. Cet article est extrait de la brochure "Les
femmes, actrices du commerce équitable" publiée par le Trade for
Development Centre et téléchargeable gratuitement sur
1Source : Kintto Lucas, "Equateur - La longue marche des femmes indigènes" - www.alterinfos.org
Crédit photo : Presidencia de la República del Ecuador
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