En Belgique, nous payons de moins en moins cher nos bananes. « Cet appétit grandissant pour les bananes discounts en Belgique est surprenant » dit Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium. « Car le consommateur semble attacher de plus en plus d’importance aux aspect durables d’un produit, et toutes les grandes enseignes de supermarchés proposent au moins une référence de bananes certifiées Fairtrade. »
En tant que consommateur, on s’attend à ce que le prix d’un produit soit composé d’une juste rétribution des acteurs à toutes les étapes de la chaîne de production. Le problème, c’est que lorsque le prix des bananes est très bas, il est impossible de couvrir tous les coûts. La banane bon marché a pourtant un coût bien réel qui doit, inévitablement, être porté. Souvent, ce sont les communautés de producteurs et l’environnement qui en paient le prix fort.
Nicolas Lambert : « Si aujourd’hui nous payons moins pour un kilo de bananes venues d’Amérique latine que pour un kilo de pommes belges, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Ça pose question, car les agriculteurs belges ont aussi besoin d’un meilleur prix pour leurs produits. Une chose est certaine: la banane low cost cache bien ses couts. »
La pression sur les prix - et donc les revenus – est un vrai problème pour les communautés de producteurs, qui en même temps voient leurs coûts de production augmenter chaque année. Dans ces conditions, une menace comme celle de la fusariose n’est pas prise à la légère. Si le champignon devait s’étendre plus largement et à d’autres pays, la production de banane pourrait s’arrêter net. Les producteurs, les entreprises et les économies locales qui en dépendent énormément subiraient alors des pertes immenses.
Un prix juste pour un commerce honnête
Pour effectuer la transition vers un secteur de la banane durable et résilient, les producteurs ont besoin d’être mieux soutenus financièrement. Car à l’inverse, des prix trop bas mènent inévitablement à un perte de qualité, des pratiques dévastatrices pour l’environnement et des infractions aux droits humains. En 2016, Oxfam publiait d’ailleurs un rapport accablant sur les conditions inhumaines qui peuvent exister dans le secteur bananier.
« Pourtant, des solutions existent » explique Nicolas Lambert. « En Europe, plusieurs chaînes de supermarchés ont déjà franchi le pas vers des bananes 100% Fairtrade. D’autres s’engagent dans des projets pilotes allant plus loin encore, visant par exemple à garantir un revenu vital au travailleurs de plantations. Le secteur belge doit suivre pour entamer la transition vers un secteur de la banane durable, qui garantit un revenu vital aux producteurs. Les enjeux sont importants et exigent une réponse forte et le soutien et l’engagement de toutes les parties prenantes. Car le modèle actuel montre que quand un acteur décide de baisser les prix, les autres ressentent la pression pour s’aligner… coute que coute. »
Honnête comme une banane Fairtrade
A l’occasion de la Semaine du Commerce Equitable (2-12 octobre 2019), Fairtrade Belgium veut soutenir la transition vers une banane durable en Belgique, qui garantit un revenu décent aux producteurs. En choisissant de consommer des bananes équitables, le consommateur peut aussi investir dans un mode de consommation qui garantit de meilleures conditions pour les producteurs, afin qu’ils puissent avoir accès à un futur meilleur. Vous soutenez ainsi les producteurs qui font l’effort d’une production durable et vous donnez un signal fort aux supermarchés.
Pendant la semaine du commerce équitable, Fairtrade Belgium appelle à être « honnête comme une banane Fairtrade », en partageant sur les réseaux sociaux une photo de vous avec une banane et une confession. David Mendez, chanteur du groupe de musique Chicos y Mendez, est ambassadeur de la campagne. D’autres célébrités belges s’apprêtent également à partager leurs confessions.
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