Attendue fin 2018, la norme ISO/CEN sur le cacao durable
prend du retard en raison d’un désaccord sur les modalités et les coûts du
contrôle de la norme.
Si certains chocolatiers
ont adopté les systèmes de certification Fairtrade, Rainforest Allliance, Utz
Certified, il est néanmoins clair que l'industrie ne mise pas uniquement sur
cette piste. À leur initiative, le CEN (Comité européen de normalisation), la
coupole des organisations nationales de normalisation de 33 pays européens, a
engagé en 2011 un processus devant déboucher sur « une norme générale pour le
cacao durable ».
Un objectif ambitieux, certes, particulièrement vu que le
CEN quitte pour la première fois son terrain de prédilection - les normes de
qualité et de sécurité - pour aborder un thème aussi complexe que la
durabilité. Il a rapidement été rejoint dans cette entreprise par l'ISO
(International Organization for Standardization) et ses 163 pays membres. Les
pays producteurs de cacao se retrouvent également autour de la table, de même
que d'autres parties prenantes comme des entreprises et des ONG, par le biais
des comités miroirs nationaux.
La norme ISO 34101 - Fèves de cacao durables et traçables
décrit ce qui est nécessaire à une culture durable des fèves de cacao. Elle
vise aussi à l’élaboration d’un système de développement progressif des fermes
où elles sont produites.
Tous les maillons de la chaîne du cacao pourront utiliser la
norme. L’objectif est d’établir de bonnes pratiques agricoles, de protéger
l’environnement et d’améliorer les conditions sociales et les conditions de vie
des fermiers. En outre, il s’agit aussi de rendre le secteur attractif pour les
jeunes, un aspect qui n’est pas sans importance quand on sait que l’âge moyen
des fermiers ne cesse d’augmenter.
Le projet de norme se compose de trois parties :
•
Exigences relatives au système de management de la durabilité
•
Exigences de performance (relative aux aspects économiques, sociaux et
environnementaux)
•
Exigences de traçabilité
La série de normes recourra à un système Low Threshold/High
Bar, c'est-à-dire distinguant différents niveaux (d'entrée, moyen, haut). La
reconnaissance à un de ces niveaux implique la mise en place d'un plan d’action
pour accéder à un niveau supérieur.
Ce faisant, ISO/CEN espère faire du cacao durable la norme
et non plus un produit de niche.
Contrairement aux systèmes de certification
existants, aucun label CEN ou ISO ne sera apposé sur le produit final à
l'intention du consommateur : il reviendra aux entreprises souhaitant mettre en
exergue que leur cacao est « cultivé durablement » de faire valider cette
allégation.
La norme devrait être
finalement validée avant fin 2019
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