lundi 5 novembre 2018

La norme ISO/CEN "cacao durable" prend du retard

Attendue fin 2018, la norme ISO/CEN sur le cacao durable prend du retard en raison d’un désaccord sur les modalités et les coûts du contrôle de la norme.

Si certains chocolatiers ont adopté les systèmes de certification Fairtrade, Rainforest Allliance, Utz Certified, il est néanmoins clair que l'industrie ne mise pas uniquement sur cette piste. À leur initiative, le CEN (Comité européen de normalisation), la coupole des organisations nationales de normalisation de 33 pays européens, a engagé en 2011 un processus devant déboucher sur « une norme générale pour le cacao durable ».

Un objectif ambitieux, certes, particulièrement vu que le CEN quitte pour la première fois son terrain de prédilection - les normes de qualité et de sécurité - pour aborder un thème aussi complexe que la durabilité. Il a rapidement été rejoint dans cette entreprise par l'ISO (International Organization for Standardization) et ses 163 pays membres. Les pays producteurs de cacao se retrouvent également autour de la table, de même que d'autres parties prenantes comme des entreprises et des ONG, par le biais des comités miroirs nationaux.

La norme ISO 34101 - Fèves de cacao durables et traçables décrit ce qui est nécessaire à une culture durable des fèves de cacao. Elle vise aussi à l’élaboration d’un système de développement progressif des fermes où elles sont produites.

Tous les maillons de la chaîne du cacao pourront utiliser la norme. L’objectif est d’établir de bonnes pratiques agricoles, de protéger l’environnement et d’améliorer les conditions sociales et les conditions de vie des fermiers. En outre, il s’agit aussi de rendre le secteur attractif pour les jeunes, un aspect qui n’est pas sans importance quand on sait que l’âge moyen des fermiers ne cesse d’augmenter.

Le projet de norme se compose de trois parties :
•             Exigences relatives au système de management de la durabilité
•             Exigences de performance (relative aux aspects économiques, sociaux et environnementaux)
•             Exigences de traçabilité

La série de normes recourra à un système Low Threshold/High Bar, c'est-à-dire distinguant différents niveaux (d'entrée, moyen, haut). La reconnaissance à un de ces niveaux implique la mise en place d'un plan d’action pour accéder à un niveau supérieur. 
Ce faisant, ISO/CEN espère faire du cacao durable la norme et non plus un produit de niche. 

Contrairement aux systèmes de certification existants, aucun label CEN ou ISO ne sera apposé sur le produit final à l'intention du consommateur : il reviendra aux entreprises souhaitant mettre en exergue que leur cacao est « cultivé durablement » de faire valider cette allégation. 

La norme devrait être finalement validée avant fin 2019

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire