Vidéo : Fair Trade Connection
Nous voilà à Hazoua aux portes du désert profond, loin des plages de Monastir et du tumulte des grandes agglomérations du nord du pays. C'est là, près de la ville de Tozeur, au cœur de la Tunisie rurale et traditionnelle, qu'est établie Beni Ghreb, une société pionnière dans la culture et la production de dattes biologiques et équitables.
Fondée en 2002, Beni Ghreb est à l'origine de la création du Groupement de Développement de l'Agriculture Biodynamique qui regroupe des familles bédouines sédentarisées de la tribu des Beni Ghreb. Depuis des décennies, ces communautés vivent près du lac salé Chott el Djerid (qui en réalité n'est plus un lac depuis des décennies mais une étendue blanche de sable et de sel, vestige de cette étendue d'eau disparue). En soutenant la création de ce Groupement, la société Beni Ghreb a voulu permettre aux familles de la région de disposer de sources de revenus nouvelles et durables en mettant à leur disposition les moyens nécessaires à l'entreposage, à la transformation, au conditionnement et au transport de leurs récoltes. Qui plus est, afin de freiner l’érosion des sols et la progression du désert, Beni Ghreb soutient la revalorisation des anciennes pratiques culturales, en particulier le recours aux techniques agricoles écologiques dites "à trois étages" basées sur l’association de palmiers-dattiers, d’arbres fruitiers (bananiers, citronniers, figuiers) et, au niveau du sol, de légumes et de céréales (1) .
Ce
recours aux méthodes de culture agrobiologique traditionnelle ainsi que les
bonnes conditions de travail que propose l'entreprise à ses salariés (presque
exclusivement des femmes, lesquelles ont peu d'opportunités de revenus dans
cette région) ont permis à Beni Ghreb de se voir attribuer les certifications
équitables (Fairtrade) et biologique (Demeter) pour sa production de dattes.
Ainsi
que l'explique Saïd, le directeur du groupement de producteurs, l'impact
économique et social de Beni Ghreb est très important pour les populations :
"Dans cette région écartée des
centres urbains, les seuls qui pouvaient travailler étaient les propriétaires
des parcelles. Les autres n'avaient de travail que pendant des périodes très
courtes dans l'année, deux mois en général, pendant la récolte. La région
souffre beaucoup du chômage. A travers notre projet, nous avons voulu valoriser
nos ressources naturelles, l'eau en particulier. Nous avons donc introduit de nouvelles
cultures, maraichères en particulier, le piment, l'ail, l'oignon, les carottes,
et toutes sortes de fruits et de légumes. Ainsi, nous avons permis aux
agriculteurs de travailler sur de beaucoup plus longues périodes dans l'année." (2).
Bien
qu'à l'écart des principaux centres urbains, la région de Tozeur est secouée
par la révolution tunisienne et ses conséquences. Certains représentants de
l'autorité ont fui, des magasins ont été saccagés et une certaine inquiétude
règne parmi la population qui ne sait pas ce que l'avenir lui réserve. Malgré
ce tumulte et cette instabilité, les acteurs tunisiens du commerce équitable
poursuivent les objectifs qu'ils se sont fixés : améliorer les conditions de
vie des populations locales en développant des activités économiques endogènes,
performantes et respectueuses des ressources naturelles et des savoir-faire
traditionnels.
Texte : Dan Azria - Phenyx 43, Le commerce équitable en zones de conflit, Trade for Development Centre, mai 2012. Brochure consultable en ligne et téléchargeable gratuitement
1. Source : Claro Fair Trade SA - Claro.ch
2. Source : "Beni Ghreb Hazoua", interviews en vidéo réalisées en juin 2011 par Fair Trade Connection - www.fairtradeconnection.org
1. Source : Claro Fair Trade SA - Claro.ch
2. Source : "Beni Ghreb Hazoua", interviews en vidéo réalisées en juin 2011 par Fair Trade Connection - www.fairtradeconnection.org
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