vendredi 9 octobre 2015

Privilégiez le label Fairtrade et faites disparaître les bananes à prix cassé

2,34 euros, tel est le prix que le Belge estime devoir payer en supermarché pour 1 kg de bananes*. Pourtant, il n'est pas rare de trouver en commerce des bananes coûtant un peu plus de 1 euro le kilo. C'est très peu quand on considère qu'un agriculteur des pays du Sud a besoin d'au moins 0,40 euro par kilo pour garantir une production durable. Illusoire avec de tels prix cassés, qui poussent les petits exploitants vers la pauvreté et finissent par s'avérer néfastes pour la qualité.
Au bout du compte, tout le monde y perd ! 

Crédit photo : Fairtrade Belgium

La lutte pour s'attirer les grâces du consommateur est féroce et empêche les chaînes de supermarchés d'opter de façon volontaire et conséquente pour la durabilité. Cette guerre des prix est entre autres menée au niveau des bananes, l'un des aliments les plus vendus des supermarchés. En moyenne, le Belge paie 1,66 euro le kilo de bananes, mais des prix cassés de l'ordre de 1 euro le kg sont fréquemment pratiqués. 

À terme, cette guerre des prix est néfaste pour tout le monde. Les cultivateurs de bananes restent pris au piège de la pauvreté, l'industrie alimentaire et les supermarchés voient leurs marges se rétrécir tandis que le consommateur, de son côté, perd en qualité. 

D'après une étude menée pour le compte de Fairtrade Belgium, il semble que le principal critère d'attrait des bananes ne soit pas le prix (70% des consommateurs le considèrent comme décisif), mais bien la qualité (87% y sont sensibles). Les supermarchés ont donc intérêt à proposer des bananes de bonne qualité et à laisser tomber ces produits à prix cassé, qui n'offrent aucune garantie. 

"Les Belges sont prêts à payer près du double des prix cassés habituels. D'après eux, le prix correct d'un kilo de bananes est de 1,89 euro, c'est même plus que le prix moyen des bananes Fairtrade. Vous voyez, les supermarchés ont là une marge de manœuvre pour proposer en exclusivité des bananes Fairtrade sans perdre de clients. Les tests concrets menés dans les magasins en Belgique et à l'étranger montrent clairement que c'est possible. Nous l'avons demandé aux grands distributeurs : faites en sorte que l'alimentation durable soit la nouvelle norme, tout le monde y gagnerait", explique Lily Deforce, directrice de Fairtrade Belgium. 

"Faites le choix d’une banane juste !" En fin de compte, le dindon de la farce est surtout le cultivateur des pays du sud : malgré des coûts de production ayant fortement augmenté en quelques années, ses revenus ont encore diminué, conséquence d'une pression constante sur les prix. 
Les coûts de transport et d'engrais ont plus que doublé en 15 ans, celui des conditionnements a augmenté de 60% et le coût de la vie n'est pas en reste, avec des hausses de 85% en Colombie et 350% en République Dominicaine. Dans le même temps, le prix de vente des bananes en Belgique a légèrement diminué depuis 2008.

* C'est ce qu'a établi une étude de consommation menée par le bureau d'études indépendant GFK pour le compte de Fairtrade Belgium.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire