Situées au pied du Mont Menu dans le district d’Arusha, au nord de la Tanzanie, les terres des horticulteurs de Kiliflora Limited donnent sur le majestueux sommet enneigé du Kilimandjaro. La coopérative, qui commercialise des roses depuis 1993 sous la marque Kiliflora, est née de la fusion des fermes de Nduruma et de Loliondo qui sont certifiées équitables depuis 2003.
Avec près de 1200 ouvrières et ouvriers, les fermes de Kiliflora produisent entre 200 000 et 400 000 roses par jour qui sont pour l’essentiel exportées vers l’Europe, dont une moitié à peu près (46 % en 2009) auprès des importateurs du commerce équitable.
Certifiée FLO-Max Havelaar mais aussi Flower Label programme (FLP) et MPS (Mileau  programma Sierteelt - Floriculture Environment Programme), Kiliflora  Limited apparaît comme une coopérative floricole de commerce équitable  et durable exemplaire. Depuis l’obtention de la certification équitable,  la coopérative progresse dans quasiment tous les secteurs, social bien  sûr, mais aussi économique, commercial et environnemental. Les recettes  générées par la vente des roses couvrent l’ensemble des coûts de  production et garantissent des revenus réguliers et relativement élevés  aux travailleuses et travailleurs de la coopérative. 
Depuis  l’adhésion de la coopérative au commerce équitable, les salaires  mensuels des femmes et des hommes qui y travaillent ont doublé (passant  de 65 000 Shillings, soit environ 38 euros, à 120 000 shillings, à peu  près 70 euros). Collectée par le Comité Kiliflora Joint Body, qui  associe travailleurs et direction de la coopérative, et gérée par le  Kiliflora Development Fund avec le soutien de Max Havelaar France, la  prime équitable d’un montant d’environ 800 000 euros par an 31 a permis  de mener à bien un nombre impressionnant de projets de développement : 
Création d’un dispensaire médical 
Projet  prioritaire du Kiliflora Development Fund, la création de ce  dispensaire médical répondait à un besoin criant en installations de  santé sur la zone. Aujourd’hui, ce dispensaire accueille l’ensemble des  travailleurs et des travailleuses de la coopérative ainsi que les  habitants des villages alentours. 
Distribution de moustiquaires et filets antimoustiques 
La  malaria, aussi appelée paludisme, est un fléau terrible, l’une des  maladies les plus meurtrières au monde, avec près d’un million de morts  chaque année, essentiellement en Afrique. La Tanzanie souffre  terriblement de cette maladie qui tue environ 200 enfants de moins de  cinq ans chaque jour. Aussi, pour réduire cette mortalité dans la  région, le Kiliflora Development Fund a décidé l’achat de milliers de  moustiquaires qui ont été distribuées à tous les travailleurs à raison  de trois par famille.
Construction de salles de classe 
L’éducation  est toujours considérée comme une priorité majeure dans les  coopératives, en particulier dans celles qui travaillent en direct avec  les organisations du commerce équitable. Aussi, sur recommandation  conjointe des ouvriers et de la direction associés au sein du Comité  Kiliflora Joint Body, il a été décidé d’investir une part de la prime  Fairtrade pour la construction d’une école comportant cinq salles de  classe et l’achat de tout le mobilier (bancs, pupitres, tableaux noirs,  etc.). 
Environ 500 écolières et écoliers sont  scolarisés ici, parmi lesquels des enfants d’ouvriers et ouvrières  floricoles, ainsi que d’autres enfants de la région. A midi, un repas en  partie payé par la prime Fairtrade est servi à tous les élèves. Grâce à  la prime Fairtrade, davantage d’enfants peuvent fréquenter l’école. Le  couvert leur étant fourni à midi, les élèves sont pris en charge du  matin au soir, de sorte que les parents peuvent aller travailler  l’esprit tranquille et venir chercher leurs enfants à l’école à la fin  de la journée, avant de rentrer chez eux(*). Par ailleurs, les enfants  qui souhaitent poursuivre leurs études secondaires reçoivent des  subsides supplémentaires pour couvrir les frais de scolarité.
Plantation d’arbres 
Le  développement durable est devenu une composante essentielle du commerce  équitable et, confrontées aux risques écologiques, de nombreuses  coopératives dans les pays en développement ont intégré cette dimension  et la nécessité d’inscrire leur développement dans une démarche de  respect de l’environnement. C’est notamment le cas des responsables et  des travailleurs de Kiliflora qui ont investi une part des primes du  commerce équitable pour planter plus de 260 000 arbres a proximité des  villages qui entourent la coopérative et près des écoles. En quelques  années, les résultats de cette initiative sont déjà perceptibles : dans  les environs des villages, la dégradation des sols et la déforestation  tendent à diminuer et les villages reverdissent.
Un exemple pour le commerce équitable et durable 
En  mission sur place pour la première fois, Alberto Hernandez, 29 ans,  manager fleurs et plantes depuis septembre 2007 à la fondation Max  Havelaar Suisse, est revenu impressionné de son expérience aux côtés des  travailleuses et des travailleurs de Kiliflora :
« Ce  qui m’a le plus convaincu, c’est le fonctionnement du Joint Body, le  comité mixte ouvriers-managers, qui gère de façon autonome les décisions  de l’ensemble de la main-d’oeuvre pour l’utilisation de la prime du  commerce équitable. Avec 10% du prix à l‘exportation, la prime Fairtrade  représente beaucoup d’argent et chez Kiliflora cet argent est bien  investi. Ce comité bénéficie du soutien du management. 
Les  projets sont discutés, priorisés, décidés. Parmi ceux réalisés, des  logements familiaux améliorés, ainsi que plusieurs écoles et jardins  d’enfants, ou des fontaines d’eau potable en de nombreux endroits. (…)  Il y a aussi de plus petits projets comme la fabrication de petits  réchauds de cuisine fonctionnant avec une pâte à base de canne à sucre  ou la réalisation artisanale de lampes solaires rudimentaires pour la  maison, j’en passe. Tout cela influe sur l’ambiance générale qui est  excellente, on se sent à l’aise chez Kiliflora qui est vraiment un  exemple de développement et de dialogue Nord-Sud. 
Choisir  une rose du commerce équitable, c’est contribuer à rendre l’existence  plus digne – directement et indirectement – pour plus de 10 000  personnes de la région et beaucoup d’autres ailleurs en Afrique, en Asie  et en Amérique latine »(*)
(*) Source : www.maxhavelaar.ch
Pour en savoir plus :
Texte : Dan Azria, Extrait  de la brochure du Trade for Development Centre : "Le commerce équitable  et durable en Tanzanie", téléchargeable gratuitement sur http://www.befair.be/fr/publications
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