vendredi 14 septembre 2012

Domaine Monts de la Lune en RDC a choisi la certification Fair for Life

« DOMAINE MONTS DE LA LUNE » (DML) est une SPRL installée dans le Nord Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis 2005, elle s'est lancée, avec sa maison mère "Gourmet Gardens" (Ouganda), dans la production et la vente de vanille et de cacao, assurées par ses plantations et plus de 1000 petits cultivateurs labellisés Fair For Life (IMO).

Le témoignage de Corinne Ingels, gérante de DML.

Pourquoi avoir choisi la labellisation Fair for Life ?
Initialement, nous nous étions intéressés au label FLO. A cause du contexte d’insécurité dans le pays, les inspections se sont avérées impossibles à mener. Nous nous sommes donc tournés vers Fair for Life (IMO), qui avait déjà l’avantage de pratiquer la certification de notre ferme biologique et d’un programme d’aide aux petits planteurs bios. Ce label accepte également des fermiers sous contrat avec nous. En outre, il n’impose aucun prix d’achat fixe pour les producteurs. Au final, je dirais que Fair for Life est plus pragmatique et moins dogmatique que FLO.

Que vous apporte ce label ?
Après seulement un an de reconnaissance par Fair for Life, il est encore un peu tôt pour juger. On remarque toutefois que nos travailleurs apprécient d’avoir un représentant officiel dans l’entreprise et d’être étroitement
associés à nos choix stratégiques. Même si une certaine méfiance subsiste encore sur la régularité des salaires, ils ont le sentiment d’appartenir à un projet viable à long terme et ouvert à de nouvelles perspectives (nous pensons nous diversifier vers la culture de piments et d’huile de palme, voire de café). Ils se félicitent également de voir leur production achetée à un meilleur prix. Mais le label en lui-même est un peu secondaire à nos yeux. Le plus important, c’est qu’il permet d’attirer l’attention du consommateur sur notre souci extrême de qualité. En effet, notre production étant très reculée par rapport aux infrastructures d’exportation vers l’Europe (le port de Mombasa, au Kenya, et l’aéroport d’Entebbe, en Ouganda), nous devons à tout prix compenser le surcoût lié au transport par une réputation de qualité irréprochable. C’est là qu’intervient le label : appuyé sur des critères sociaux, commerciaux et environnementaux, il cautionne notre valeur ajoutée.

Combien vous coûte la labellisation Fair for Life ?
Cher ! Aux coûts directs (3000 EUR par an), il faut ajouter des coûts moins visibles, liés par exemple aux inspections annuellement opérées sur le « bio », aux formations des fermiers, aux tenues des registres, etc. Pour une toute jeune organisation comme la nôtre, le poids financier est aggravé par le fait que la vanille se vend en général un an après la récolte. Très long, ce délai rend impossible le paiement partiel des agriculteurs
avant livraison, comme le réclame normalement le commerce équitable. Il est impératif, pour nous, de grandir vite et solidement pour amortir le choc de ces coûts.
Au vu de votre expérience en Ouganda et en RDC, quel regard portez-vous sur le commerce équitable ?
Si l’on veut établir une filière de commerce durable, il faut impérativement passer par des prix corrects et décents payés aux producteurs.
A cela s’ajoute une exigence de transparence sur le management. Mais je regrette l’étroitesse d’esprit et la position monopolistique de FLO sur la scène internationale du commerce équitable. Conçu pour l’Amérique latine, son modèle n’est pas transposable tel quel ailleurs. Bien plus flexible, Fair for Life/IMO, aurait grand intérêt à se faire mieux connaître dans le monde.

www.mountains-of-the-moon.com

Extraits de "Commerces équitable et durable : tant de label et de systèmes de garantie. Que choisir pour ma production ? ", une brochure du Trade for Development Centre téléchargeable gratuitement sur : http://www.befair.be/fr/publications

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