Originellement colonie portugaise, le Timor
Oriental (qui est constitué de la moitié orientale de l’île de Timor et dont la
population est très majoritairement chrétienne) est annexé par l’Indonésie en
1975. En novembre de la même année, le Timor Oriental déclare unilatéralement son
indépendance et adopte comme nom officiel République démocratique du Timor
Leste. Dans les jours qui suivent, l’armée indonésienne envahit le pays qu’elle
soumet à une répression féroce dans l’objectif affirmé d’assimiler cette
nouvelle province.
Une politique qualifiée d’exterminatrice est mise
en oeuvre, avec l’utilisation par l’armée de napalm sur les villages timorais
soupçonnés d’apporter leur aide aux rebelles indépendantistes, causant plus de
200 000 morts, la plupart civils, sur une population de moins d’un million
d’habitants, entre 1975 et la fin des années 1980.
Il faudra attendre l’année 1999, après des
années d’oppression, pour que le ministre indonésien des Affaires étrangères
accepte le principe d’une consultation d’autodétermination et, le 30 août 1999,
les Timorais choisissent l’indépendance lors du référendum organisé par l’ONU.
Aussitôt la province est mise à feu et à sang par des milices pro-indonésiennes
qui s’emparent de Dili, la capitale, et lancent une chasse sanglante aux
indépendantistes.
Après plusieurs jours de tueries, de
déportations et de pillages, l’ONU se décide enfin à envoyer une force
multinationale sous commandement australien afin d’imposer la paix et
d’instaurer une administration provisoire qui aboutira à l’accession formelle
du pays à l’indépendance, le 20 mai 2002. La majeure partie de l’infrastructure
du pays est alors détruite et l’économie paralysée1.
Café Timor
Les exactions commises par les milices
pro-indonésiennes au lendemain du référendum d'autodétermination ont aussi
touché l'industrie du café du Timor Leste.
Les agriculteurs et leurs familles ont été tués
ou déportés, les cultures ont été détruites ainsi que les routes, les entrepôts
et l'essentiel des infrastructures indispensables à ce secteur d'activité,
crucial pour l'économie du pays. Le commerce du café constitue en effet la plus
importante source de devises du pays et la principale source de revenus pour
environ un quart de la population.
Créée à l'origine en 1994 par quelques 20 000
petits producteurs organisés en 16 coopératives et 493 groupements, la
structure nationale de coopération Timor Cooperativa Café s'efforce alors
d'apporter son soutien aux familles meurtries en les aidant à rebâtir leurs
exploitations et à vendre leurs premières récoltes.
La reconstruction de la filière est rendue plus
difficile encore par les violences et le vandalisme qui subsistent, par
l'absence de fonctionnaires qualifiés et par l'exode d'une partie des élites du
pays.
Grâce à l'appui des organisations du commerce
équitable, des ONG et de plusieurs agences d'aide au développement, Timor
Cooperativa Café parvient à certifier équitable et biologique une part
relativement importante de sa production.
Les efforts réalisés pour améliorer la qualité portent rapidement leurs fruits et le café du Timor Leste (Café Timor) fait son entrée au sommet du classement des meilleurs cafés du monde.
Le café du Timor Leste fait son entrée au sommet
du classement des meilleurs cafés du monde2.
En septembre 2003, la coopérative nationale timoraise signe un accord avec l'enseigne américaine Starbucks pour la vente de son café équitable et biologique. Les primes équitables obtenues à cette occasion vont permettre la construction de huit cliniques pleinement opérationnelles et de 24 centres de soins mobiles, ce qui fait de Timor Cooperativa Café le principal pourvoyeur de soins de santé en milieu rural dans le pays3. Le réseau de soins mis en place par Timor Cooperativa Café accueille en moyenne 18 000 patients par mois. Les soins sont gratuits pour les familles des membres de la coopérative4.
En septembre 2003, la coopérative nationale timoraise signe un accord avec l'enseigne américaine Starbucks pour la vente de son café équitable et biologique. Les primes équitables obtenues à cette occasion vont permettre la construction de huit cliniques pleinement opérationnelles et de 24 centres de soins mobiles, ce qui fait de Timor Cooperativa Café le principal pourvoyeur de soins de santé en milieu rural dans le pays3. Le réseau de soins mis en place par Timor Cooperativa Café accueille en moyenne 18 000 patients par mois. Les soins sont gratuits pour les familles des membres de la coopérative4.
Dans le cas particulier du Timor Leste, le
secteur du café (en particulier équitable et biologique) a joué un rôle
important dans la reconstruction du pays et de son économie.
L'organisation Timor Cooperativa Café est intervenue
à de nombreux niveaux : pour améliorer la production, rénover les exploitations
et former les cultivateurs, mais aussi, de manière plus large, en finançant des
projets de développement économique, en construisant des
écoles et des centres de formation, et même en contribuant à l'adoption de la
nouvelle monnaie et en assurant l'accès aux soins pour les populations rurales5.
"Je sais qu'une part des revenus issus du commerce équitable que mes collègues et moi-même avons gagnés sert à acheter des médicaments et à dispenser des soins dans les cliniques de Timor Cooperativa Café. Je suis très reconnaissant de cela, le personnel de cette clinique a sauvé la vie de ma femme"6.
Alfonso Sarmento,
producteur membre de Timor Cooperativa Café.
Pour en savoir plus :
Crédits photos : Chris Johnson - Wikimedia, PSYMCA - Busan YMCA Cafe Timor, USAID - NCBA
1. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
1. Source : Wikipedia - www.wikipedia.org
2 Source : “Starbucks Gives Big Boost to East Timor Coffee Cooperative.”
Cooperative Business Journal, Novembre 2004
3 Source : Ted Weihe, «Cooperative Fair Trade Coffee: The U.S. Experience
«, U.S. Overseas Cooperative Development
Council, Presentation to COPAC Conference on Fair Trade Coffee, January
21, 2005, Berlin, Germany
4 Source : : «Transfair USA and Fair Trade : Empowering People Around the
World» - www.transfairusa.org
5 Source : idem
6 Cité
dans : «Transfair USA and Fair Trade : Empowering People Around the World» - www.transfairusa.org
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